Moyen-Orient : Les États-Unis dénoncent un “acte de guerre” contre l’Arabie Saoudite

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a qualifié mercredi d›“acte de guerre” les attaques contre les installations pétrolières saoudiennes, attribuées une nouvelle fois à l’Iran, alors que Donald Trump a ordonné un durcissement “substantiel” des sanctions économiques contre Téhéran.

M. Pompeo était en viste à Riyad “pour discuter avec les dirigeants du royaume des prochains développements” après les attaques de drones, samedi, contre deux installations pétrolières saoudiennes, explique CNN.

Selon la chaîne d’information, le secrétaire d’État américain a déclaré : “Aucun Américain n’a été tué dans cette attaque, mais chaque fois que vous avez un acte de guerre de cette nature, il y a toujours le risque que cela arrive. C’est une attaque d’une ampleur que nous n’avons jamais vue”.

M. Pompeo a également affirmé qu’il s’agissait d’une attaque “iranienne”, à l’unisson des autorités saoudiennes : selon le Middle East Eye, le porte-parole du ministère saoudien de la Défense, Turki Al-Maliki, a affirmé mercredi devant la presse avoir “la preuve” que les attaques de samedi avaient été “incontestablement parrainées par l’Iran et lancées depuis le nord”, sans plus de précisions.

Les rebelles yéménites houthistes, qui luttent depuis cinq ans, avec le soutien de l’Iran, contre une coalition militaire dirigée par Riyad, ont une nouvelle fois revendiqué les attaques et menacé de s’en prendre aux Émirats Arabes Unis.

D’après Al-Jazira, les rebelles ont averti, mercredi lors d’une conférence de presse : “Nous avons des dizaines de cibles dans les Émirats Arabes Unis, parmi lesquelles Abu Dhabi et Dubaï – et nous pouvons les frapper à tout moment”. Ils ont décrit les attaques de samedi comme “un exemple de la façon dont nos militaires planifient, développent et exécutent des opérations au cœur des pays agresseurs” du Yémen.

Frilosité des alliés de Washington

 

Donald Trump, quant à lui, s’est montré un peu moins belliqueux que son secrétaire d’État, observe le New York Times : “Malgré les déclarations de M. Pompeo, le président Trump a repoussé une autre implication militaire américaine au Moyen-Orient, n’évoquant que de nouvelles sanctions contre l’Iran, sans plus de précisions”.

Interrogé par des journalistes sur une éventuelle attaque contre l’Iran, depuis Los Angeles, où il était en déplacement mercredi, Donald Trump a affirmé qu’il existait “beaucoup d’options. Il y a l’option ultime, mais il y en a beaucoup d’autres moins graves”.

Selon Politico, la prudence du président américain s’expliquerait aussi par la frilosité des alliés de Washington quant à d’éventuelles frappes contre l’Iran. “Le Royaume-Uni, la France et le Japon ont tous dit qu’ils attendaient les conclusions de leurs services de renseignement ou qu’ils n’avaient pas encore vu de preuves de la culpabilité de l’Iran. Pour l’instant, les États-Unis ont du mal à trouver des alliés s’ils devaient choisir la voie des représailles militaires”.

De son côté, Téhéran a réaffirmé n’avoir aucun lien avec les attaques, et qualifié les nouvelles sanctions américaines d’“illégales et inhumaines”, selon l’agence de presse officielle iranienne Irna. Dans un tweet, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a dénoncé le “terrorisme économique” des États-Unis.

Source : Courrier international

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