L’Afrique du Sud piétine la mémoire de Nelson Mandela et a la mémoire courte

De l’Afrique du Sud, parviennent d’insoutenables vidéos et images actuelles de meurtres, de destructions de biens de travailleurs migrants africains établis sur son sol. Je m’abstiens de les publier. Les auteurs de ces violences filmées y apparaissent en état second, déterminés et soulagés d’avoir « débarrassé » leur pays de « sangsues ».

Des scènes de populations autochtones noires et pauvres se livrant à des pillages systématiques de commerces d’étrangers qui leur ressemblent , les pourchassant dans les rues et avenues, les mutilant et les tuant. Cette chasse au migrant africain inquiète. Elle s’est étendue pour la première fois, depuis plusieurs années qu’elle se répète, à plusieurs villes du pays de Madiba qui doit se retourner mille fois dans sa tombe.

Ici naturellement, le mot racisme est remplacé par xénophobie de grande ampleur. Le résultat est le même. Ne fermons pas les yeux, il n’y a aucune gène à dénoncer la barbarie. Elle est incolore et rien ne peut justifier cette folie collective et sélective. Surtout pas le chômage (de locaux qui rechignent à occuper certains emplois pénibles) qui a souvent bon dos partout dans le monde.

Désigné comme bouc émissaire, le travailleur migrant venu de pays voisins et du reste de l’Afrique noire, parfois du Pakistan, sert d’exutoire et doit endosser la responsabilité de l’échec du pouvoir politique qui n’a pas pu ou su améliorer les conditions de vie de la majorité noire depuis la fin de l’Apartheid.

Pour ne rien arranger, différentes corporations avaient appelé à une grande manifestation le 1er septembre 2019 contre des étrangers accusés de prendre l’emploi, de commettre des crimes et de vendre de la drogue. Cet appel a été entendu. Une surenchère indigne d’un peuple qui a bénéficié de soutiens d’autres peuples pendant les heures sombres de son histoire récente.

En Angola voisin, un autre pays de l’ancienne ligne de front, la situation des migrants ouest africains n’est guère plus reluisante. Régulièrement, la presse guinéenne fait état de meurtres de ses compatriotes installés en nombre et travaillant dans ce pays.

 

Ciré Ba – Paris

(Reçu à Kassataya le 03 septembre 2019)

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