Alors que les travailleurs de Kinross Tasiast sont en grève illimitée à partir de ce début de semaine ceux de la société exportatrice du cuivre mauritanien d’Akjoujt sont chômage technique au moins pour plus de trois semaines. Les premiers réclament l’application de la nouvelle convention collective. Les seconds sont inquiets d’un dysfonctionnement technique. Deux situations de crise sociale dans l’Inchiri qui interpellent le gouvernement de Cheikh Sidya.
La région de l’Inchiri non loin de la nouvelle région de Nouakchott abrite les deux gisements importants de cuivre et d’or du pays. La société exportatrice du cuivre mauritanien ( MCM) et la société d’exploitation aurifère Kinross Tasiast ne se présentent plus. Elles sont toutes deux pourvoyeuses d’emplois et bénéficient de conditions avantageuses d’exploitation à ciel ouvert reliées à un port par une route bitumée. La première est en arrêt au moins pour trois semaines pour des raisons liées à un dysfonctionnement technique.
Depuis quelques années la MCM marche sur un pied avec des travailleurs en perpétuelle lutte pour améliorer leurs salaires. Ce nouveau chômage technique est un coup d’arrêt à la production et un manque à gagner pour la société qui avait connu un long arrêt en 2014. Elle fait face également à un autre problème grave sur le plan sanitaire des populations, des travailleurs et des animaux à cause de l’utilisation de produits dangereux intégrés pour extraire l’or, la cyanure. La mort d’un troupeau de chameau aux environs du site ne peut s’apparenter à un hasard. Des plaintes d’avocat sous le régime de Ould Aziz n’ont jamais abouti.
Quant à la société Kinross Tasiast elle est confrontée depuis plusieurs années à des grèves constantes des travailleurs qui protestent contre leurs conditions misérables de travail et de vie. Des avancées sur les salaires ont fait l’objet d’une nouvelle convention collective qui tarde à se mettre en place. La grève illimitée qui démarre ce début de semaine entend secouer la direction pour l’application de tous les accords. Ces deux dossiers sur une politique conséquente pour l’exploitation des industries extractives interpellent le nouveau gouvernement pour une rentabilité durable au profit des mauritaniens.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 02 septembre 2019)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com
