La diaspora mauritanienne figure au cœur du programme du nouveau président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani. Si les doléances de cette communauté, forte de plusieurs centaines de milliers de personnes, sont connues, les données quant à leur réelle contribution au pays reste à évaluer.
Présente en Afrique et aux quatre coins du monde, la diaspora mauritanienne joue un rôle important dans l’équilibre du pays, malgré le caractère encore informel de sa contribution au développement de la collectivité nationale.
Combien sont-ils exactement? Dans quels pays et continents vivent-ils? Quelles sont leurs principales activités?
Le nouveau président mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, qui a prêté serment le 1er août dernier, accorde une importance stratégique à la gestion de la question des Mauritaniens de l’étranger, selon le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des mauritaniens à l’étranger, Ismaël Cheikh Ahmed.
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Le chef de la diplomatie mauritanienne s’est exprimé hier, jeudi 22 août, dans l’après-midi, à l’occasion d’un point de presse consacré aux commentaires des résultats de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, à l’occasion duquel il a présenté une communication sur la diaspora.
Celle-ci concerne notamment «la vision du président de la République pour les Mauritaniens de l’étranger. Une approche qui explique le changement de dénomination du ministère des Affaires étrangères et de la coopération à laquelle il a ajouté les termes « Mauritaniens de l’étranger ». Cela traduit une volonté sans équivoque de mise en œuvre des engagements du candidat à la présidence de la République, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani au profit de cette catégorie», selon le ministre des Affaires étrangères.
Ce responsable gouvernemental a aussi, par ailleurs; donné des indications sur la diaspora mauritanienne, subdivisée en 3 catégories de citoyens.
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La première est celle des commerçants et des hommes d’affaires, qui jouent un rôle important dans leur pays d’accueil.
La deuxième est celle des travailleurs, des diplômés et hauts cadres opérant dans le secteur public et privé, mais aussi au sein des organisations internationales, des universités et académies, etc.
La troisième catégorie, la plus nombreuse, est constituée de citoyens aux revenus modestes, partis à l’extérieur à la recherche de travail, pour pratiquer un commerce, ou pour des raisons religieuses.
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«Les deux premières catégories contribuent de manière positive à l’économie nationale en particulier à travers l’appui précieux qu’elles apportent aux villages et aux communautés en général. Celles-ci peuvent encore participer de manière plus efficace au développement avec la création de nouveaux mécanismes d’encadrement de leurs différentes actions. Dans le cadre d’un plan d’action 2019, le gouvernement va réaliser des enquêtes statistiques, et procéder à une analyse de la situation des Mauritaniens de l’extérieur en vue de la création de ces nouveaux mécanismes», a expliqué Ould Cheikh Ahmed.
Au-delà de cette volonté nouvellement affichée, le chantier paraît gigantesque. Comment faire de cette diaspora un levier stratégique pour l’investissement et le développement de la Mauritanie?
La réponse à cette question comporte plusieurs dimensions, entre autres liées à l’accès à l’état civil, à une éventuelle double nationalité, et des interrogations demeurent quant à une non double-imposition pour les plus fortunés, qui seraient candidats à un investissement dans leur pays natal.
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Quelle est la contribution annuelle chiffrée (soit le montant total des transferts) des Mauritaniens de la diaspora en faveur des communautés et des villages, dans un pays souffrant chroniquement de la sécheresse et du fléau du chômage, surtout chez les jeunes?
Ce montant est, aujourd’hui encore, inconnu, mais les Mauritaniens de l’extérieur contribuent, manifestement, de manière significative à l’équilibre économique et social du pays.
Au Sénégal voisin, une évaluation récente situe la manne des transferts annuels effectuée par la diaspora sénégalaise à près de 2,2 milliards de dollars.
A cause d’un désintérêt de l’Etat vis-à-vis de cette communauté, les transferts de celle-ci transitent souvent par les pays voisins, dont le Sénégal, avant de passer par des circuits parallèles pour atteindre leur(s) destinataire(s).
A ce jour, en Mauritanie, il n’y a pas encore de statistiques fiables communiquées sur les transferts de la diaspora mauritanienne.
Gageons que cette récente déclaration du ministre des Affaires étrangères, et cet intérêt qui lui a été réservé au plus haut sommet de l’Etat, va permettre d’en savoir plus sur ce que pèsent réellement les Mauritaniens de l’étranger.
Cheikh Sidya
Correspondant à Nouakchott
Source : Le 360.ma (Maroc)
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