En Mauritanie, les questions environnementales occupent une place très importante dans tous les débats, eu égard aux nombreux risques sanitaires que peuvent engendrer la prolifération des déchets produits par les activités humaines, dont les déchets ménagers qui aujourd’hui envahissent les principales zones de la ville de Nouakchott.
La situation est très sérieuse, fort inquiétante, car les déchets qui sont entassés ici et là sont autant de facteurs d’insalubrité qui aujourd’hui exercent un impact négatif sur l’ensemble de la population de Nouakchott, et comme on le sait, ces déchets, saletés et détritus, quand ils sont mal gérés, entrainent une dégradation du cadre de vie des populations et peuvent transformer l’environnement en un espace invivable.
Jamais , la ville de Nouakchott n’a été aussi sale, aussi laide et aussi répugnante. Les détritus, la saleté, les eaux stagnantes et nauséabondes envahissent pratiquement toutes les rues et ruelles du centre ville de la capitale. Là où vous passez, c’est le même constat, le même spectacle désolant qui s’offre à vos yeux, ce sont les mêmes odeurs fétides qui agressent vos narines. Aucun quartier et aucune commune n’est épargné de ce phénomène très dangereux pour la santé de nos concitoyens surtout à la veille des pluies.
Les ordures ménagères s’accumulent partout, ce n’est pas une vue de l’esprit. Loin s’en faut, c’est la réalité, et tout un chacun peut aujourd’hui faire ce constat. Il suffit de faire une ronde à pied au niveau des différentes rues, ruelles et boulevards pour se faire une idée de l’ampleur du problème et voir de visu ce que les responsables chargés de la propreté, de l’hygiène de la ville ne remarquent pas.
Il faut rappeler que cette équation à double inconnues des déchets ménagers, de leur collecte, leur gestion, leur traitement, n’est pas nouveau. Depuis des années, on en parle, on en discute, on dénonce comme on peut, mais rien de concret n’a été réellement fait pour remédier à cette véritable gangrène, un cancer tentaculaire qui n’épargne aucun quartier.
La résistance et la compréhension des pouvoirs publics ont fini par faire perdre chez les habitants la notion d’intérêt public et plus personne ne semble concerné, à telle enseigne que nous notons chez certains nouakchottois un manque de civisme avéré. Ces derniers jettent leurs déchets d’une façon anarchique sans se soucier des conséquences qui peuvent porter atteinte à leur santé et à celle des voisins. Nombreux sont les habitants qui n’utilisent pas les poubelles publiques et ne se gênent pas pour jeter des sachets de plastiques pleins de détritus, des bouteilles en plastique remplies d’urines ou des épluchures par la fenêtre de son appartement ou de son studio.
Nouakchott : capitale ou campement?
Au détour d’une rue, on note avec peine ce que devient Nouakchott, la ville blanche réputée pour sa propreté, ses boulevards et carrefours (BMD, Madrid, Polyclinique, Mosquée Marocaine, Nancy, Foire, Ould Mah, Marché du bétail El Mina,Arrêt des bus,….).
Nouakchott, autrefois vitrine de notre pays, est en train de sombrer doucement, sûrement et surtout désespérément dans une déliquescence morbide qui fera de cette ville un gros campement. La situation au niveau du Carrefour BMD est très inquiétante. Ce boulevard est aujourd’hui envahi par des marchands ambulants de la friperie, de fruits, de chaussures, de vieux arrivages , de mendiants, d’immigrés en situation irrégulière, sans oublier les taxis qui stationnent là ou bon leur semble de jour comme de nuit. Toutes ces activités engendrent des saletés, des déchets qui trainent partout et les urines mélangées eaux usées qui envahissent le peu qui reste de la route.
Les commerçants et les acheteurs sont asphyxiés. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Les citoyens qui désirent se reposer et prendre un café sur les places des restaurants ou un sandwich sont écœurés, découragés et finissent par aller ailleurs. Pendant ce temps, les responsables, le Conseil de la ville ferment les yeux et laissent la situation s’empirer.
L’heure n’est plus aux discussions , aux discours stériles, aux guerres intestines entre les responsables et les sociétés de nettoyage « fictives » qui se sont montrées incapables de satisfaire la demande . La situation est assez grave, des solutions immédiates doivent être trouvées pour arrêter cette hémorragie. Le Conseil de la ville, et plus particulièrement, ses très proches collaborateurs et les maires, endossent toute la responsabilité.
Si rien n’est fait, si des actions concrètes, vigoureuses, radicales ne sont pas mises en chantier dans les plus brefs délais, le décor des ordures, de la saleté, des détritus qui encombrent Nouakchott va s’accentuer et il n’est pas exclu de voir apparaître des maladies liées à ce manque d’hygiène, à toute ces saletés, et les premiers qui en pâtiront seront les enfants. En attendant,on a l’espoir !
Sommes-nous concernés?
La question des déchets ménagers, des détritus, des ordures, de l’hygiène et propreté de la ville de la capitale est une affaire qui concerne chaque citoyen, qui nous interpelle tous sans exception aucune. Les élus, le Conseil de la ville, les maires des communes, tous ont démontré leur incapacité. Il appartient donc à chacun de contribuer du mieux qu’il peut pour remédier à ce grave problème.
En effet, les déchets qui sont jetés çà et là concernent chacun de nous dans sa vie de tous les jours et face à l’ampleur de la tâche, la communication, l’éducation et la sensibilisation revêtent une importance capitale pour gérer au mieux nos déchets , car les risque sanitaires liés aux déchets ménagers sont réels eu égard à la prolifération des germes pathogènes qui sont responsables de différentes maladies de la peau , des maladies respiratoires, oculaires , sans omettre que ces déchets quand ils trainent et s’entassent attirent les rongeurs tels que les rats, les insectes notamment les mouches et les moustiques qui sont des vecteurs de plusieurs autres maladies.
Il est donc capital d’informer nos concitoyens sur tous ces dangers, sur l’impact des déchets sur notre santé et celle des autres. Ce rôle est dévolu aux Imams, aux parents, à la famille, à l’école, aux enseignants, aux institutions. C’est aussi celui des médias qui jouent un rôle très important, celui des élus, des partis politiques, des associations et des ong.
On peut même dire que toute politique surtout sur le plan environnemental est vouée à l’échec sans une contribution de la population. Chaque citoyen, du plus jeune au plus âgé doit se sentir concerné par les problèmes liés aux déchets. Ne plus uriner n’importe où et n’importe comment. Il est de notre responsabilité de veiller sur la propreté et l’hygiène des infrastructures (marchés, mosquées, écoles, routes goudronnées, trottoirs, parcs, les centres de santé, les hôpitaux, …).
Nous sommes tous concernés, nous sommes tous responsables et en tant que tels, nous devons changer de comportement afin d’acquérir un savoir-vivre en ne jetant pas n’importe quoi n’importe où.
Pratiquement dans la périphérie de toutes les grandes villes de Nouakchott telles que Arafat, Sebkha, El Mina, Riyad, les abords des marchés de la capitale,le long des principales routes, se trouvent des quartiers qui se sont transformés en quartiers poubelles». Des montagnes d’ordures dégageant des odeurs nauséabondes.
L’image de la « ville-poubelle » est malheureusement devenue une réalité amère, un triste constat qui démontre que les responsables chargés de l’assainissement ne prennent pas les choses au sérieux. Alors, c’est ce qui fait ternir à l’image du pays. Des visiteurs étrangers photographient, à leur passage, ces souvenirs qu’ils montreront, de retour, à leurs (…). Ce qui donne certainement un coup dur au tourisme.
A.SIDI
Source : Agence Tawary (Le 13 août 2019)
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