Mauritanie : l’investiture de Ould Ghazouani fait polémique

Le nouveau président mauritanien vient de prêter serment à Nouakchott en présence de 11 chefs d’Etat africain et sans aucun chef d’Etat ou souverain arabe hormis le président de la RASD et des représentants de la France et des Etats-Unis de l’UA et des Nations-Unies. Cette cérémonie s’est déroulée sans les 4 candidats présidentiels et l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

C’était le jour le plus attendu par les mauritaniens. Les observateurs s’interrogent au lendemain de cette cérémonie d’investiture sur ce nombre impressionnant de dirigeants africains du G5 Sahel et 6 de la CEDEAO. Une forte présence qui traduit l’ancrage de la Mauritanie dans l’Afrique sahélienne. Un démenti aux nationalistes arabes que le pays n’est pas seulement arabe.

L’absence de dirigeants arabes va dans le sens que Ould Ghazouani est mieux considéré par ses pairs africains. C’est le deuxième faux bond après le sommet arabe de Nouakchott en 2007.Le nouveau président est appelé ainsi à revoir sa politique de voisinage ainsi que sa politique africaine de l’immigration avec en toile de fond le séjour des étrangers Ouest-africains sur son sol. La présence du président de la RASD est un point noir dans cette investiture avec la présence du chef du gouvernement marocain.

Pour les observateurs il s’agit d’un forcing de Ould Aziz dont le soutien au Polisario a marqué ses deux mandatures. Ce rapprochement avec les sahraouis est la principale cause des relations en dents de scie entre Nouakchott et Rabat depuis 2009. Parmi les ratés de cette cérémonie figurent en bonne place les représentations des grandes puissances comme les Etats-Unis par un conseiller financier et surtout la France par un parlementaire alors le nouveau président s’est déplacé à Paris avant même de prendre les commandes du pays. Et l’absence remarquée et remarquable des 4 candidats de l’opposition qui avaient rejeté l’élection de Ould Ghazouani. L’ancien président SIDIOCA s’est également abstenu défiant ainsi le successeur de Ould Aziz son tombeur en 2008 grâce à un coup de force. Des absences donc par principe et attachement à la démocratie. L’héritage de Ould Aziz dans tous les domaines sera lourd à porter. Et dès les premiers mois Ould Ghazouani devra ouvrir une nouvelle page pour marquer de son empreinte son quinquennat.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 02 août 2019)

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page