Crise post-électorale Mauritanie : le RFD propose une conférence nationale pour la cohabitation

Le Rassemblement des Forces Démocratiques s’invite dans le débat sur l’unité nationale cette semaine dans le cadre d’un séminaire sur la crise post-électorale. Une contribution d’un des plus grands partis de l’opposition démocratique sur sa vision politique pour sortir le pays de l’impasse politique, économique et sociale à la veille de l’investiture du président Ould Ghazouani.

 

« La crise actuelle, diagnostic et remèdes ». C’est sur ce thème que le RFD s’est penché cette semaine à Nouakchott. Un débat qui vient à point nommé après une crise post-électorale inédite qui a failli basculer le pays dans une guerre civile. Le RFD ne pouvait rater cette occasion pour apporter sa contribution en tant que parti qui allie depuis sa création en 2001 authenticité et modernité. Son président Ahmed Ould Daddah a bataillé dur contre l’ostracisme administratif et fiscal qui a longtemps frappé le parti.

Aujourd’hui riche de sa diversité le RFD reste l’un des plus grands partis d’opposition en Mauritanie qui vient de soutenir l’UFP à la présidentielle du 22 juin dernier. C’est fort de toutes ces expériences qu’il se positionne comme un parti de contribution à l’unité nationale et la cohésion sociale. La priorité nationale étant le passif humanitaire et l’esclavage pour réparer l’injustice des deux composantes les plus exclues de la république : les afro-mauritaniens et les Hraratines. Le diagnostic est clair. La non transparence des élections est le principal responsable de la crise politique actuelle qui ne date pas d’aujourd’hui. Les mauritaniens sont confrontés depuis 2009 à un régime autoritaire, un Etat qui ne respecte pas les institutions, les citoyens et les libertés. Un Etat qui bafoue les droits de l’homme en instrumentalisant la justice à des fins politiques. Et sur la plan économique et social, un pays lourdement endetté plus de 100 pour cent du PIB.

Avec la nouvelle monnaie une inflation galopante des prix de denrées alimentaires et le carburant sur un fond d’effondrement du système bancaire. Le RFD pointe surtout l’accaparement des richesses nationales au plus sommet de l’Etat et les proches du président, l’effondrement du système éducatif comme en témoigne l’hécatombe des résultats du BAC cette année avec moins de 7 pour cent de réussite au premier tour au plan national. Un système sanitaire coûteux pour plus de la moitié de la population. Tous ces défis interpellent le pays et en particulier le nouveau président que le RFD appelle de tous ces vœux à créer un climat général pour la réconciliation nationale notamment en mettant fin aux poursuites judiciaires des syndicalistes, journalistes et hommes d’affaires et en réhabilitant les symboles nationaux qui ont été escamotés par Ould Aziz.

Pour y arriver une conférence nationale sur la cohabitation, devra réunir tous les acteurs du pays responsables des partis politiques de mouvements citoyens et ONG et de syndicats, de personnalités indépendantes et  enfin des guides religieux.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 30 juillet 2019)

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