
A quatre jours de l’investiture du président Ould Ghazouani, l’opposition mauritanienne se porte mal. L’unité des 4 candidats malheureux semble prendre de sérieux coups au point de remettre aux calendes grecques sa recomposition et de donner peu de chance au dialogue inclusif avec le pouvoir.
Une occasion manquée de l’opposition mauritanienne à travers les quatre candidats malheureux. De créer un rapport de force à la faveur de la crise post-électorale. En effet l’escalade de violence policière au lendemain de la révolte des jeunes dans les quartiers populaires de Nouakchott et de la capitale économique Nouadhibou et les principales villes de la vallée, est sans doute l’épisode le plus marquant de la présidentielle du 22 juin dernier.
Les observateurs ont cristallisé cette peur des mauritaniens en se focalisant sur les violences des forces de l’ordre qui ont atteint leur paroxysme avec les sièges des candidats de la coalition VE et du candidat abolitionniste saccagés, plus de 255 arrestations et condamnations en particulier des militants et sympathisants de la coalition dont le président des FPC Samba Thiam et deux journalistes qui seront libérés par la suite. Le tout sur fond d’état de siège qui rappellent les coups d’Etat depuis 78.
En affichant son unité au fil de la crise et en centrant ses propos sur le rejet de l’élection de Ould Ghazouani , l’opposition a mis en évidence qu’elle voulait aller au dialogue avec le pouvoir. A partir de ce moment deux fortes tendances sont apparues sur la scène nationale. La première incarnée par le candidat Ould Abeid qui a ouvert le bal avec un ministre du gouvernement et le candidat KHB qui a rencontré le président Ould Aziz. Deux rapprochement avec le pouvoir qui ont suscité des interrogations des observateurs et de l’opinion publique et des doutes même au sein de l’opposition démocratique. L’autre tendance est incarnée par le candidat du changement démocratique Ould Maouloud dans l’expectative mais confronté à une crise idéologique au sein de son propre parti l’UFP. Quant à Ould Boubacar il nourrit l’espoir que les poursuites judiciaires contre son ami Bouamatou vont être levées. C’est l’une des exigences pour le dialogue inclusif.
Des fissures qui apparaissent dans cette crise post-électorale et qui pourraient à la longue remettre en cause la recomposition de l’opposition une dynamique nécessaire pour faire face au nouveau président. C’est un état de lieux pour le moment qui n’inspire pas beaucoup de confiance mais qui donne en même temps l’occasion à l’opposition de penser à son avenir.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 28 juillet 2019)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com