Après la proclamation le 23 juin dernier par la CENI des résultats provisoires de l’élection présidentielle, le Conseil Constitutionnel a confirmé ce lundi à midi ces résultats et a proclamé Mr Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazwani président élu avec un score de 52% des voix exprimés.En deuxième position il y a eu Birame Dah Abeid avec 18, 59%, suivi de Sidi Mohamed Ould Boubakar avec 17,87%, puis de Kane Hamidou Baba avec 08,70% et Mohamed Ould Mouloud avec 02,44%.
Pour Mr Diallo Mamadou Bathia, président du Conseil Constitutionnel ces élections se sont distinguées par une transparence totale. Selon lui, le Conseil dispose de juges, de magistrats assermentés dans les 57 départements du pays. Ces derniers rendent compte directement au conseil et assistent à toute la procédure du dépouillement. Les PV recueillis par ces magistrats au niveau de chaque département sont transmis en mains propres au président du Conseil Constitutionnel.
Notons que les mauritaniens se sont massivement déplacés devant les urnes le 22 juin pour élire un nouveau président de la République. Moins de 24 heures après la fermeture des bureaux Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazwani, avait annoncé qu’il était vainqueur.
En effet, dès samedi soir, lendemain de l’élection, ce candidat avait crié victoire et décidé d’arroser cela au cours d’une somptueuse cérémonie, une attitude dénoncée par ses pairs et qui avait poussé la CENI à invité tous les candidats à la retenue dans l’attente d’une publication officielle des résultats.
Les candidats malheureux ont tenu ce dimanche dernier une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé des irrégularités et refusé de reconnaître les résultats qu’ils jugent truqués.
A la tombée des résultats du premier tour de l’élection élection présidentielle du samedi 22 juin, des jeunes sont sortis, dans les rues des quartiers de sebkha, (Nouakchott-Ouest) et El Mina, Arafat et Riyad (Nouakchott-Sud) pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’une « mascarade électorale ».
Les protestataires ont érigé des barricades et ont fermé certaines issues à l’aide de pneus brûlés.
Cette situation a été suivie par un déploiement massif des forces de sécurité dans les quartiers de Nouakchott et une coupure générale de l’internet, une situation qui dure depuis bientôt une semaine.
Des dizaines de ressortissants étrangers ont été arrêtés et le gouvernement mauritanien parle d’un complot ourdi par des mains extérieures. Depuis une semaine la situation est sous contrôle.
Qui est le nouveau président mauritanien ?
Mr Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ould Ghazwani n’est pas un inconnu, loin s’en faut.
Il y a encore quelques mois, l’homme était général de division, chef d’Etat major des armées puis ministre de la défense nationale.
Il s’agit donc d’un militaire de carrière et compagnon de la première heure du président sortant avec qui il a partagé bien des campagnes.
C’est ainsi qu’il était dans le coup auprès de son ami lors du putsch du 3 août 2005 qui a déposé l’ex président Moawya Ould Sid’Ahmed Taya.
Mr Ghazwani qui est né en 1956 est issu d’une grande famille maraboutique de la tribu Ideyboussat basée dans le département de Boumdeid situé dans la région de l’Assaba, à l’Est du pays.
Bachelier du lycée de Rosso en 1977, il va s’engager dans l’armée le 15 octobre 1978.
Après quelques années de formation à l’Académie Royale de Mekhnès(Maroc) en compagnie du président sortant, Ould El Ghazwani va commander des unités opérationnelles un peu partout dans le pays. Et en 1987 il est nommé aide de camp du Chef d’Etat.
En 1989, il va effectuer un stage en Irak et à son retour en 1992 il va commander la toute nouvelle unité des blindés, le fameux bataillon des Blindés (BB) équipé par les irakiens et qui faisait partie du dispositif de protection de la sécurité présidentielle .Le général Ghazwani a également eu à diriger le deuxième Bureau, les renseignements militaires.
Après le coup d’Etat de 2005 et la grave crise sécuritaire qu’à traversé le pays avec l’épisode des attaques terroristes d’AQMI, le Général Mohamed Ould El Ghazwani prend la tête de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Il réussit à mettre en valeur les compétences de l’encadrement de la DGSN pour les mettre à profit dans la lutte contre le banditisme et le crime transfrontalier.
En 2008, il sera nommé Chef d’Etat Major national des armées et c’est sous son impulsion que l’armée mauritanienne a été restructurée de fond en comble et bien équipée, ce qui lui a valu des victoires fulgurantes contre le terrorisme.
Ainsi donc, l’homme qui vient de prendre en main la destinée de la Mauritanie est doté d’une solide expérience. Son esprit d’ouverture et le programme bien ficelé qu’il propose permettent aux mauritaniens qui viennent de l’élire, de rêver d’une vie meilleure.
Bakari Guèye
Source : Agence Tawary
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