Depuis plus d’un mois c’est la crise soudanaise qui focalise l’attention des observateurs. Le bilan de la répression sanglante des manifestants s’alourdit cette semaine avec 40 corps repêchés dans le Nil faisant au total 100 morts. L’opposition refuse la main tendue de l’armée et appelle à la désobéissance civile pour contraindre le conseil militaire à rouvrir les négociations.
Les images qui font la boucle à la télévision depuis la répression sauvage des manifestants dans la capitale soudanaise dépassent l’horreur. Elles continuent de susciter indignation des observateurs qui s’interrogent sur le retour des génocidaires du Darfour dans cette crise qui prend de l’ampleur. Le mouvement de la révolte qui n’a pas faiblit même durant le Ramadan est révélateur d’une opposition décidée à suivre la contestation jusqu’à l’installation d’un gouvernement provisoire civil même avec des militaires. Mais le conseil militaire ne l’entend pas de cette oreille. Et les soudanais assistent impuissamment à ce dialogue sourd des putschistes qui ont pris l’option de gouverner seuls le pays. La répression sanglante cette semaine en plein Ramadan qui s’inscrit dans cette démarche est contraire à l’islam.
Le bilan lourd de 100 morts dont 40 corps qui viennent d’être repêchés dans le Nil pourrait changer la donne. La communauté internationale a condamné cette tuerie. Et même l’Arabie Saoudite fidèle alliée de Khartoum prône la réouverture du dialogue aussitôt suivie par les généraux. Une main tendue refusée par l’opposition qui maintient la pression avec une désobéissance civique et des grèves générales à venir. Malgré ce climat de tension entre les deux parties les négociations pourraient reprendre avec comme seul objectif des manifestants un gouvernement civil et pas des élections d’ici 8 mois.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 05 juin 2019)
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