Elle était accompagnée de son bébé d’un an et demi.
Dans la journée du lundi 27 mai 2019, une Ivoirienne portant son bébé dans le dos, a été victime d’attouchements sexuels et violemment agressée par deux jeunes tunisiens à La Marsa, a affirmé au HuffPost Tunisie l’Association Tunisienne de Soutien des Minorités et confirmée par une source judiciaire.
“Elle a reçu des coups de pieds et de poings au visage… elle a été frappée, elle et mon bébé d’un an et demi”, confie son mari, sous le choc, au média Afroplanète.
Le mari raconte, dans la vidéo ci-dessous, que sa femme se rendant à l’épicerie du quartier, pour acheter un gouter à son bébé, a été victime d’attouchements sexuels par deux jeunes tunisiens “animés de mauvaises intentions” sans son accord. Alors qu’elle se met à crier, ces derniers pris de colère se mirent à la frapper, explique-t-il, écœuré.
“La victime ayant son bébé au dos, impuissante vis-à-vis de leurs carrures et forces ne pouvait que subir la bastonnade de ces derniers” indique le site Afro Planete.
Mais l’histoire ne se finit pas là. Le couple s’est rendu au poste de police pour porter plainte. Le mari estime avoir ressenti un certain désintéressement de la part des agents de police à leur cause. “La police n’est même pas intervenue, ni rien” regrette-t-il.
Selon l’Association Tunisienne de soutien des Minorités, la police a arrêté les deux agresseurs qui seront traduits devant la justice: “Nous ferons le suivi de cette affaire et tiendrons l’opinion publique au courant” indique l’association.
Cette agression n’est pas passée inaperçue. Elle a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont, en effet, exprimé leur colère de voir de telles scènes se (re)produire en Tunisie.
“Notre peuple tolérant et nos institutions tolérantes… C’est honteux de voir ce qui est infligé aux migrants et ce qui est pire c’est de justifier de tels actes”
Ces criminels doivent être arrêtés et punis sévèrement pour faits aggravés de violence sur des bases racistes
Le racisme doit être extirpé de notre société
En décembre dernier, le président de l’association des ivoiriens de Tunisie Falikou Coulibaly a succombé à ses blessures à la suite d’une attaque au couteau pendant un braquage. Un drame qui a suscité un vif émoi en Tunisie. Les messages de condoléances, des appels à la mobilisation et des condamnations ont submergé la toile.
Il est à rappeler qu’en octobre 2018, la Tunisie a adopté une loi pénalisant le racisme, une première dans le monde arabe.
Déjà pionnière dans l’abolition de l’esclavage dès 1846, soit deux ans avant la France, la Tunisie ne cesse de se distinguer et d’affirmer son engagement dans la consolidation d’une société tolérante, moderne et en phase avec les valeurs de liberté et d’émancipation. Mais toutes ces nouvelles et belles lois révolutionnaires semblent pour le moment rester sans effets, de simples promesses sur le papier?
Source : HuffPost Tunisie (le 29 mai 2019)
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