Au lendemain de la libération cette semaine des otages français au Burkina Faso au prix de la mort de deux militaires, l’attaque par les Jihadistes d’une église catholique au Nord du Burkina et qui a fait 6 morts est considérée par les observateurs comme un nouveau défi des terroristes islamistes dans cette bande sahélo-saharienne.
Si aujourd’hui la France sait faire la guerre au Sahel comme elle l’a prouvé dans les opérations de Serval d’abord en 2012 pour bouter hors du Nord du Mali les barbus et ensuite l’opération Barkhane qui concerne plus de territoires pour sécuriser le Sahel. Mais elle ne sait pas faire la paix. Ces opérations militaires sont considérées par les populations comme une nouvelle occupation des pays sahéliens. Un néo-colonialisme qui ne dit pas son nom malgré les objectifs de lutte contre le terrorisme dans les cinq pays sahéliens du G5.
C’est d’une part la faiblesse congénitale des armées dans ces pays et d’autre part la pauvreté et manque de cohésion sociale, qui ont permis aux jihadistes d’avoir une emprise notamment sur le Mali et le Burkina Faso. Depuis 2015 des attaques régulières sont menées contre les forces étrangères notamment la MINUSMA. Et aujourd’hui les barbus s’attaquent plus aux églises au Burkina Faso, le maillon faible du dispositif militaire français. Et par interposition les Jihadistes jouent maintenant la carte ethnique au Mali pour diviser les peuls accusés de complices et les chasseurs Dogons dont les milices sont épargnées par les autorités de Bamako participent plus à une épuration ethnique.
Au pays des Hommes intégres l’attaque cette semaine d’une église au nord du pays a fait 6 morts au lendemain de la libération des otages français au prix de la mort de deux soldats. Une nouvelle stratégie des terroristes islamistes qui devra pousser la France à chercher plus d’alliés européens et convaincre l’UE à financer davantage le G5. Un enjeu majeur à la veille des élections européennes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 13 mai 2019)
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