Présidentielles Mauritanie : le double jeu de Tawassoul refait surface

En recevant trois dissidents de la première force politique de l’opposition le président mauritanien poursuit son plan d’affaiblissement des concurrents de son dauphin Ould Ghazouani avec lequel tous les scénarios ont été conçus et élaborés pour gagner les présidentielles.

 Ce rapprochement de TAWASSOUL avec le pouvoir ne date pas d’aujourd’hui. Ce sont les conséquences de telles accointances avec le régime autoritaire de Ould Aziz qui inquiètent les observateurs. Un double jeu qui remonte à l’investiture du président mauritanien en 2014 au cours de laquelle il avait déclaré la guerre aux extrémistes islamistes et groupes sectaires de l’IRA et des afro-mauritaniens. La suite un semblant de menaces pour frapper fort un parti islamiste mieux implanté que l’UPR dans le pays et adulé par les populations et qui risquait de le gêner aux élections de septembre dernier. C’est l’option finalement d’abandonner les éventuelles poursuites contre le parti islamiste considéré dangereux pour l’unité nationale mais en contrepartie d’une dissidence qui va apparaître comme la solution pour mieux diviser le FNDU comme en témoigne l’échec de la candidature unique pour la présidentielle. Dans ce choix ultime pour l’opposition c’est Tawassoul le principal responsable de tous les blocages qui n’ont pas permis d’arriver à un consensus.

L’opposition jette l’éponge et le candidat de Tawassoul Ould Boubacar s’en sort avec une candidature indépendante. En réalité les informations relayées par les observateurs sur un accord secret entre le candidat désigné par Ould Aziz et le leader de Tawassoul s’avèrent aujourd’hui pertinentes et laissent penser que tout était monté en cachette bien avant les élections de septembre pour que les deux parties gouvernent ensemble après le 22 juin prochain Tout indique que la présence des dissidents dans le camp de Ould Ghazouani lors du dépôt de sa candidature va dans ce sens. Le soutien au candidat Ould Boubacar n’est que saupoudrage pour ne pas apparaître comme une trahison de l’opposition.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 10 mai 2019)

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