Après la clôture des candidatures à la présidence par le conseil constitutionnel l’heure est à la préparation de la campagne électorale dont le démarrage est prévu dans un mois. Dans cette perspective le patronat mauritanien sous la houlette du président mauritanien a d’ores et déjà choisi son camp pour engranger les fonds nécessaires à la campagne de Ould Ghazouani.
Ce financement de campagne par des fonds privés et supervisé par un chef de l’Etat sortant est considéré par les observateurs comme une entrave à la démocratie. Une démarche autoritaire qui fausse dès le départ toutes les chances d’égalité des candidats dans une campagne électorale dite normale. Ce début de branle-bas dans l’Etat-major de l’UPR est un message envoyé aux autres candidats que la machine électorale de la majorité est en marche. Et que le véritable patron c’est toujours Ould Aziz même si le patron des patrons est mis à contribution pour financer la campagne de son dauphin.
Ce comportement du président mauritanien fait polémique et révèle encore une fois les accointances du sommet de l’Etat avec les hommes d’affaires du pays. La dernière en date et toute fraîche est relative à la privatisation des écoles au profit du privé. Un marchandage de l’éducation nationale comme tous les autres secteurs clés de l’économie à savoir le bradage de l’agriculture, des industries extractives et des ressources halieutiques aux investisseurs nationaux et étrangers. Cet appel aux dons privés s’inscrit dans ce cadre. Et l’histoire retiendra que c’est Ould Aziz qui avait aidé matériellement le président malien dans sa campagne présidentielle passée. Ce qui lui a permis notamment d’être réélu. Le problème ne se posera pas donc avec celui qu’il a lui-même désigné par force.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 09 mai 2019)
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