La présidentielle 2019 très attendue par les mauritaniens apparaît comme des élections non gagnées d’avance par le candidat de la majorité à condition que la transparence du processus électoral soit au rendez-vous. Les premiers pas de la CENI pour céder 3 sièges à l’opposition vont dans ce sens. Hormis cette incertitude les cinq prétendants au fauteuil présidentiel sont des candidats compétents et crédibles au point que c’est difficile de pointer le favori.
Une seconde incertitude des observateurs qui repose sur la diversité et la complexité de l’électorat. Trois candidats ont déjà la faveur des ultra nationalistes arabes sous la houlette des Baathistes. Il s’agit du leader abolitionniste Ould Abeid, le candidat malheureux de l’opposition Ould Boubacar et enfin le candidat de la majorité Ould Ghazouani. Mais les deux candidats de la diversité bénéficient d’un soutien de l’intelligentsia et des populations les plus démunies.
Les observateurs sont partagés quant au favori même si les intentions de vote publiées par les réseaux sociaux donnent coude à coude le candidat de Ould Aziz et Ould Boubacar. Ce dernier est cité plusieurs fois comme le candidat qui devrait passer au deuxième tour.
Mais la réalité sur le terrain incite à beaucoup de prudence et la prise en compte en ce moment de l’engouement des populations du Sud envers le candidat anti-esclavagiste Ould Abeid en pré campagne dans ces régions dont la jeunesse s’est détournée du dauphin de Ould Aziz lors de sa tournée. C’est tout le sens des candidatures de la diversité. Ould Maouloud et Kane Hamidou Baba étant les dignes représentants de la Vallée capables de résoudre la difficile cohabitation et de restaurer un Etat de droit fondé sur le respect des institutions, de la citoyenneté et des libertés.
Le pari de Ould Ghazouani étant l’implosion de l’opposition a échoué puisque cette dernière se retrouve sur la scène avec au moins trois candidats qui se posent en acteurs de poids pour ces présidentielles. En cédant 3 sièges à l’opposition le pouvoir franchit un premier pas vers la transparence des élections. Des perspectives intéressantes pour ouvrir le dossier du fichier électoral considéré jusqu’ici comme étant la caverne d’Ali Baba du pouvoir. Rien n’est gagné d’avance. La vérité appartient aux urnes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 06 mai 2019)
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