La disparition de la biodiversité menace l’humanité

Les experts de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) espèrent que leur cri d’alarme sera entendu. Leur rapport révèle qu’un million d’espèces sont en danger d’extinction sur la planète.

“Un million d’espèces, sur les 8 millions que compte notre planète, sont en danger d’extinction, tandis que depuis le XVIe siècle l’homme a provoqué la disparition de 680 espèces de vertébrés”, commence La Vanguardia. Le quotidien espagnol relaie ainsi les principales conclusions du rapport mondial de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dont un “résumé pour les décideurs” est dévoilé ce lundi 6 mai.

Des représentants de 110 pays – sur les 132 que compte ce “Giec de la biodiversité” – réunis à Paris pendant une semaine, ont planché sur ce rapport complet de près de 1 800 pages, fruit de plusieurs années de travail scientifique, qui évalue l’état de santé des écosystèmes sur Terre. Et ce, pour la première fois à cette échelle.

L’objectif : montrer qu’“une action rapide est nécessaire au niveau politique pour éviter un désastre écologique”, croit savoir le site de la chaîne britannique BBC News.

“L’humanité fait un usage si excessif et si peu viable des ressources naturelles et de la richesse biologique qu’elle sape son propre développement, estime La Vanguardia qui ajoute :

La perte de la biodiversité (sur laquelle repose la production d’aliments et de nombreux services environnementaux) devient plus que jamais une réalité.”

“On espère pourtant que ce sombre tableau, brossé par des centaines de scientifiques et dont l’ambition et la précision sont inédites, convaincra enfin les gouvernements et d’autres institutions qu’il est nécessaire de changer de cap et d’endiguer la destruction des écosystèmes qui contribuent au bien-être humain”, écrit Science.

Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais les actions

 

De son côté, Chris Packham, photographe spécialisé dans la nature et qui a présenté au Royaume-Uni les émissions télévisées sur la vie sauvage Springwash, garde aussi espoir. Selon lui, ce ne sont pas les idées pour résoudre les problèmes écologiques qui manquent, mais bien leur mise en œuvre.

Dans une tribune publiée par The Guardian il appelle à ce que nous tous, agriculteurs, citoyens, politiciens acceptions le changement et conclut :

Ce sont les actions qui font défaut, au sein des États mais pas seulement. Nous devons agir individuellement et ensemble, en tant qu’espèce. Si nous agissons dès aujourd’hui, ces problèmes semble-t-il immenses trouveront peut-être des solutions plus vite qu’on le croit.”

Le rapport appelle à des transformations à toutes les échelles et anticipe à ce titre des réactions négatives, rapporte Science : “L’essence même des changements radicaux suscite une opposition de ceux qui ont tout intérêt à maintenir le statu quo, mais cette opposition peut être surmontée dans l’intérêt général des populations”. Esther Turnhout, une experte en politique scientifique de l’Université de Wageningen, aux Pays-Bas précise à la revue scientifique que “l’IPBES examinera la façon de mettre en œuvre ces transformations à l’occasion de sa prochaine session”.

En attendant, la secrétaire exécutive de l’IPBES Anne Larigauderie, se dit optimiste quant au fait que le rapport mondial publié aujourd’hui fera la différence. “Nous voici à l’heure de la biodiversité”, a-t-elle déclaré, soulignant les initiatives de plus en plus nombreuses et l’intérêt croissant porté à la protection de la nature.

Carole Lembezat

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