Entre Israël et Palestiniens, 430 roquettes, des raids aériens et des morts

Au moins six Palestiniens et un Israélien ont été tués dans une flambée de violence terrible.

MOYEN-ORIENT – Une nouvelle pluie de roquettes tirées de Gaza s’est abattue dimanche 5 mai au matin sur Israël, au deuxième jour d’une flambée de violences qui a coûté la vie à un Israélien et quatre Palestiniens, réveillant le spectre d’un nouveau conflit.

Un Israélien de 58 ans est mort dans la nuit de samedi à dimanche à Ashkelon, dans le sud d’Israël, après qu’une roquette tirée depuis l’enclave palestinienne toute proche, a touché sa maison, ont indiqué la police et l’hôpital. La veille, une Israélienne de 80 ans avait été grièvement blessée à Kyriat Gat, à 20 km de Gaza. Depuis samedi, quelque 430 roquettes ont été tirées de Gaza vers le territoire israélien, selon l’armée qui a indiqué en avoir intercepté un grand nombre.

Il s’agit d’un des plus importants nombres de roquettes tirées en deux jours sur Israël dans les violences des dernières années entre les groupes armés palestiniens dont le Hamas au pouvoir à Gaza, et l’État hébreu. Ce dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné la poursuite des frappes “massives” menées par son armée en réponse aux tirs de roquettes.

“J’ai donné pour instruction à l’armée de continuer ses frappes massives contre les éléments terroristes de la bande de Gaza, et ordonné de renforcer en chars, en artillerie et en troupes les forces déployées autour de la bande de Gaza”, a-t-il dit au conseil des ministres selon ses services.

Israël nie avoir tué une femme enceinte et son bébé

 

Israël a riposté dès samedi en effectuant des raids aériens sur la bande de Gaza. Six Palestiniens ont été tués, dont une fillette de 14 mois et sa mère enceinte, touchées par une frappe contre leur maison à Gaza, selon le ministère de la Santé relevant du Hamas et des proches des victimes. Une soeur de la fillette a été grièvement blessée.

L’armée israélienne a contesté cette version des faits. Un des porte-parole militaires, Avichay Adraee, s’exprimant en arabe sur Twitter, a suggéré que la mort de la mère et de son bébé étaient peut-être le résultat d’un tir palestinien, mais sans donner davantage de détails.

“La propagande des organisations terroristes dans toute sa splendeur”, a ensuite dénoncé le porte-parole de l’armée israélienne, Ronen Manelis, sur Twitter. “La mère et la fille dont ils affirment qu’elles sont mortes dans une attaque israélienne ont été tuées du fait d’armes utilisées par le Hamas”, a-t-il ajouté, sans fournir davantage de précisions.

Le Jihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a revendiqué samedi le lancement d’une partie des roquettes et s’est dit prêt à poursuivre les tirs. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, la branche armée du groupe a menacé d’attaquer plusieurs sites israéliens stratégiques, notamment l’aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv.

Des raids aériens israéliens en réponse aux roquettes

 

L’aviation israélienne a ciblé samedi 120 positions du Hamas et du Jihad islamique samedi, dont de nombreuses bases et un tunnel du Jihad islamique destiné à mener des attaques en territoire israélien, selon des sources militaires.

L’armée israélienne a détruit deux bâtiments de plusieurs étages dans la ville de Gaza, ont indiqué des résidents. L’armée a indiqué qu’un d’entre eux abritait les services de renseignements militaires et les services de sécurité généraux du Hamas.

Puis ce dimanche, dans de nouveaux raids, deux membres du groupe armé Jihad islamique ont été tués. Mahmoud Issa et Fawzy Bawdy ont été tués “dans un bombardement dans le centre de la bande de Gaza”, selon le Jihad islamique. Cela porte à six le bilan des tués depuis samedi du côté palestinien.

Des résidents du quartier ont affirmé que l’immeuble de plusieurs étages abritait les locaux de l’agence de presse étatique turque Anadolu, une information confirmée par la Turquie qui a “condamné fermement” le raid et dénoncé une “agressivité sans bornes”.

L’Égypte tente de calmer le jeu

 

Selon Anadolu, le personnel de l’agence a évacué l’immeuble peu avant la frappe qui avait été précédée d’un tir d’avertissement. Aucun journaliste n’a été blessé. Dans ce contexte d’escalade, Israël a annoncé la fermeture des points de passage avec Gaza et des zones de pêche de l’enclave palestinienne.

Selon une source du Jihad islamique, l’Égypte, qui joue l’intermédiaire entre le Hamas et Israël, tente une médiation pour calmer la situation, alors que le mois sacré du jeûne musulman du ramadan commence dans les jours à venir. À Bruxelles, l’Union européenne a appelé samedi à l’“arrêt immédiat” des tirs de roquettes palestiniennes, ajoutant soutenir “les efforts déployés par l’Egypte et l’ONU pour calmer la situation”.

L’émissaire de l’ONU chargé du conflit israélo-palestinien, Nickolay Mladenov a appelé “toutes les parties à calmer la situation et à revenir aux ententes de ces derniers mois”. Washington a de son côté dit soutenir le “droit” d’Israël ”à l’autodéfense”.

Plus de 270 Palestiniens tués à la frontière depuis 2018

 

Israël et son ennemi juré le Hamas se sont livrés trois guerres depuis 2008. Un cessez-le-feu, annoncé par le Hamas, avait été négocié fin mars sous l’égide de l’Egypte et de l’ONU, permettant un rétablissement du calme pendant les législatives israéliennes du 9 avril.

Trois facteurs pourraient pousser Israël à tenter de calmer le jeu: les négociations en cours pour former une coalition gouvernementale après la victoire de Benjamin Netanyahu aux élections, l’Eurovision prévu à Tel-Aviv mi-mai, et les célébrations de la création de l’État d’Israël jeudi.

Depuis mars 2018, des manifestations ont lieu à Gaza le long de la barrière séparant Gaza d’Israël contre le blocus imposé depuis plus d’une décennie par Israël à l’enclave palestinienne et pour le retour des réfugiés palestiniens chassés ou ayant quitté leurs terres à la création d’Israël en 1948.

Au moins 271 Palestiniens ont été tués depuis cette date, au cours des manifestations ou dans des frappes israéliennes menées en représailles à des actes hostiles en provenance de Gaza. Pour les sources palestiniennes du ministère de la Santé dépendant du Hamas, s’y ajoutent la fillette et sa mère tuées samedi par une frappe israélienne, mais l’armée israélienne conteste cette version.Israël accuse le Hamas d’orchestrer ces manifestations et soutient que les soldats ne font que protéger la frontière.

 

Le HuffPost avec AFP

Source : Le HuffPost Maghreb

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