Biram Ould Abeid est avant tout le candidat le plus représentatif de la lutte anti esclavagiste en Mauritanie. Ce combat contre l’esclavage a porté ses fruits avec aujourd’hui plus de cinq prix internationaux. Une reconnaissance hors des frontières mauritaniennes qui fait du président de l’IRA un candidat crédible en particulier des deux composantes nationales les plus opprimées du pays, les Hratines et les afro-mauritaniens. C’est un candidat en faveur des exclus de la République depuis 1960.
Fondateur de l’ONG Initiative pour la Résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) en 2008, l’année du putsch du Général Ould Aziz et candidat malheureux aux dernières élections présidentielles de 2014 où il est arrivé en seconde position derrière Ould Aziz, Ould Abeid est une figure incontournable de l’opposition mauritanienne. Aujourd’hui député le chef historique de l’IRA entend rééditer l’exploit des deux dernières élections présidentielles et législatives et au-delà graver à jamais son nom dans l’histoire de la Mauritanie en devenant le premier locataire Hratin du palais de Nouakchott. Un rêve qui peut devenir une réalité. Il nourrit l’espoir que les avancées en terme de stratégie politique vont se traduire dans les urnes le 22 juin prochain.
Malgré les nombreuses critiques sur son alliance aux élections de septembre dernier avec le parti d’obédience Baasiste ultra nationaliste arabe Ould Abeid compte sur la fidélité de son électorat au-delà même de sa communauté qui représente plus de 40 cent de la population. C’est le candidat qui porte sur son épaule les souffrances des Hratines et des afro-mauritaniens considérées comme les parias de la société mauritanienne.
Autrement dit des citoyens de seconde zone. Sa pré campagne entamée cette semaine dans la Vallée est la marque du leader abolitionniste qui se veut très proche des exclus de la République. Initiateur de beaucoup de marches contre l’accaparement des terres du Sud à Rosso la capitale du Trarza au profit des investisseurs notamment arabes Ould Abeid en a payé le prix avec deux emprisonnements. Et à chaque fois la pression internationale a agi en sa faveur pour sa libération.
A son actif pour ce long chemin de la liberté plus de cinq emprisonnements durant les deux quinquennats de Ould Aziz. Le dernier en date c’est derrière les barreaux que le candidat a gagné son siège à l’assemblée nationale.
Dans cette perspective de conquête de l’électorat noir le candidat indépendant fait face à des critiques des leaders afro-mauritaniens regroupés autour de la coalition « Vivre ensemble » conduite par Kane Hamidou Baba et avec lesquels il partage l’ostracisme de tous les régimes successifs à Nouakchott depuis les indépendances. C’est le talon d’Achille de la convergence des luttes qu’il a toujours appelé de tous ses vœux pour vaincre le racisme d’Etat érigé en république islamique.
Les observateurs considèrent qu’il figure parmi les meilleurs candidats de la rupture avec le système dominé par l’idéologie arabo-berbère qui prime l’arabe sur les autres langues nationales. Candidat enfin des pauvres il a bâti son programme contre la fracture sociale qui devra corriger les écarts entre les pauvres des périphéries urbaines et des campagnes essentiellement les Haratines et afro-mauritaniens et les riches des quartiers huppés de la capitale essentiellement les Bhidanes. Ce qui devra conduire si les mauritaniens lui font confiance à une gouvernance de la vérité où tous les citoyens auront la place qu’il mérite sans distinction de couleur ou de culture.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 04 mai 2019)
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