Le phénomène Biram DAH a entrainé l’amplification de la fracture idéologique au sein de l’aristocratie Haratine (au sens noble du terme) et tous les candidats aux prochaines élections présidentielles ne sauraient ignorer et ne pas tenir de ce fait sociologique. Faut-il soutenir Biram ? Faut-il combattre son discours perçu par certains comme étant populiste ? Faut-il se servir de son discours politique comme tremplin pour une promotion sociale ? Faut-il amplifier l’épouvantail Biram pour en faire une monnaie de chantage face aux différents candidats aux élections présidentielles ?
Il n y a pas de doute que dans le silence de leur intimité l’aristocratie Haratine se pose ces questions. Un soutien ou un ralliement politique n’est jamais gratuit surtout pour les intellectuels tenaillés par les nécessités de la vie quotidienne.
Les stratégies pacifiques de conquête du pouvoir politiques supposent la formulation d’un discours qui prend en charge les problèmes majeurs spécifiques qui secouent la société mauritanienne. La prise de conscience des populations est telle que nul ne saurait imposer son hégémonie uniquement et exclusivement par la puissance financière.
L’observation rigoureuse et objective de la réalité politique prouve que l’aristocratie harratine a bien compris les enjeux électoraux. Cette prise de conscience s’accompagnera de très fortes revendications pour mettre fin à la marginalisation et au mépris culturel dort sont victimes les haratines. Il ne s’agit pas de verser dans le populisme et dans les discours simplistes cherchant à atténuer cet impact sur le fait que cette catégorie sociale n’a pas de pièces d’Etat civil.
Le fait que lors de réimplantation le parti au pouvoir ait monnayé l’inscription sur ses listes contre de l’argent a réveillé et accéléré la prise de conscience que le fait d’être muni d’une pièce d’identité nationale sert à quelque chose. C’est dire que toute prostitution politique génère des objectifs inattendus.
L’aristocratie haratine va monnayer très chère son poids démographique et tout candidat qui refuser de faire de concessions à ce niveau le paiera trés cher. Cette période est donc propice à l’élaboration des discours politiques où la quête de l’adhésion des populations suppose des concessions et des compromis qui peuvent être douloureux selon Gramsci.
Toute stratégie d’hégémonie politique qui ne prend en charge les spécificités culturelles et communautaires ne peut aboutir.
J’inscris ma réflexion dans un esprit républicain c’est-à-dire dans la conviction disons dans l’espoir que nous nous acheminons vers des élections crédibles et transparentes.
Un candidat et acteur politique majeur doit toujours surestimer le poids de ses adversaires politiques pour parer et éviter toute mauvaise surprise disait la grand florentin Nicholas MACHIAVEL.
Abdoulaye Doro Sow
Facebook – Le 29 avril 2019
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