En Mauritanie, il y a trente ans, des affrontements à la frontière avec le Sénégal avaient fait des centaines de morts, et avaient conduit à la déportation de dizaines de milliers de négro-mauritaniens. Aujourd’hui, beaucoup ont été rapatriés au pays et parfois indemnisés. Le gouvernement considère d’ailleurs depuis sept ans que l’affaire est close, mais les anciennes victimes veulent attirer l’attention sur le cas des déportés restant.
Le 9 avril 1989, un incident frontalier entre agriculteurs mauritaniens d’ethnie soninké et éleveurs peuls du Sénégal a été à l’origine d’affrontements intercommunautaires entre le Sénégal et la Mauritanie. Des centaines de morts de part et d’autre du fleuve. Des dizaines de milliers de négro-mauritaniens ont été déportés vers le Sénégal et le Mali.
Entre 2007 et 2012, 24 000 personnes ont été rapatriées à la faveur d’un accord tripartite entre le Sénégal, la Mauritanie et le Haut-Commissariat des Nations unies (HCR). Mais tout le monde n’est pas rentré, selon Mamadou Sarr, un ancien déporté, aujourd’hui président du Forum des organisations nationales des droits de l’homme (Fonad) : « Il reste un certain nombre de personnes encore dans les camps de fortune au Sénégal et d’autres au Mali. En outre, plusieurs centaines de réfugiés sont installés en Amérique, en Europe et même en Australie. »
Kane Diawar, un ancien réfugié, évoque le cas des Mauritaniens encore présents au Sénégal : « Tous ceux qui sont au Sénégal, depuis longtemps, le Sénégal leur a proposé la nationalité, pour ceux qui veulent rester au Sénégal. Il y en a qui ont accepté, il y en a qui hésitent encore, il y en a qui refusent. »
Les Mauritaniens, qui ont regagné le pays entre 1992 et 2012, n’ont pas été tous indemnisés, selon le regroupement des victimes. Une thèse réfutée par le gouvernement mauritanien qui soutient avoir indemnisé ceux qui ont perdu leurs biens et réintégré les anciens fonctionnaires qui avaient été déportés.
Source : RFI
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