Afrique : La Belgique demande pardon aux “enfants des colonies”

Ce jeudi 4 avril, le Premier ministre Charles Michel doit présenter les excuses officielles de la Belgique aux “enfants des colonies”. Nés à la veille des indépendances du Congo, du Rwanda et du Burundi, ces enfants métis, issus de relations entre colons belges et femmes de ces colonies, ont souvent été arrachés à leur mère par l’État belge.

 

Entre la fin des années 1940 et les années 1950, l’État belge a séparé des dizaines d’enfants de leurs mères et de leurs fratries au Congo, Rwanda et Burundi, alors colonies belges, pour les envoyer en Belgique. Tous nés d’un père belge et d’une mère congolaise, rwandaise ou burundaise, ils ont la plupart du temps été placés en orphelinat ou en famille d’accueil, la grande majorité des pères ayant refusé de les reconnaître, comme le raconte le journal flamand De Standaard.

Une fois en Belgique, il leur a été difficile voire parfois impossible d’obtenir la nationalité belge. Certains sont longtemps restés apatrides, rappelle De Standaard. Pendant de longues années et parfois jusqu’à leur mort, des mères ont tenté de retrouver la trace de leurs enfants, en vain. Nombre d’entre eux recherchent toujours des contacts avec des parents.

“Des Belges de troisième rang”

 

Georges Kanamayo, ancien cameraman de la télévision publique flamande VRT et auteur de plusieurs reportages sur le sujet, est l’un de ces “enfants des colonies” : “Nous nous sommes très longtemps sentis comme des Belges de troisième rang. Dans les colonies, nous étions mis à part, loin des enfants blancs. C’était de la pure ségrégation. En Belgique, on a essayé de nous cacher, histoire que nous ne soyons pas trop remarqués”, a-t-il déclaré à De Standaard.

Aujourd’hui, la Belgique a décidé de reconnaître sa responsabilité dans ce drame organisé. Elle a également confié une enquête au Centre d’études guerre et société, qui doit déterminer combien de personnes ont été concernées et établir une liste de tous les préjudices dont elles ont été victimes.

De Standaard – Bruxelles

Source : Courrier international

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