En rencontrant cette semaine à Nouakchott le directoire de l’UPR pour le prochain congrés le président mauritanien mobilise ses troupes pour soutenir le candidat Ould Ghazouani et ministre de la défense. Une nouvelle séquence considérée par les observateurs comme une ultime étape pour préparer sa succession.
Après avoir vanté les mérites de son régime Ould Aziz s’est attaqué aux régimes précédents en justifiant d’abord son coup de rectification en 2008 pour sauver la Mauritanie de la dérive du premier président élu démocratiquement après 78. Et pour le tombeur de l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallahi le putsch de 2005 s’était révélée comme une sonnette d’alarme. Un rappel historique qui a tout sens depuis 2009 où il a poursuivi son projet de société monocolore où les composantes nationales afro-mauritanienne et Hratines n’ont plus de place et deviennent des exclues de la République. La candidature de Ould Ghazouani s’inscrit dans cette continuité.
Le président mauritanien laisse entendre ainsi qu’il n’abandonne pas la politique a fortiori le parti. Le report du congrès après les présidentielles de juin prochain est significatif à cet égard. Cette rencontre avec la crème du parti est un signal envoyé aussi à l’opposition et à toute la classe politique que c’est encore et toujours lui le chef de file de l’UPR. Et il en fera ce qu’il a envie d’en faire. Cet engouement pour le pouvoir ne surprend pas les observateurs qui se réservent de prédire l’avenir surtout dans un pays dominé par le pouvoir militaire sous un vernis démocratique. L’idée que le changement ne viendra que de l’opposition à condition qu’elle ait un projet de société et non un programme politique sociétal.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 08 mars 2019)
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