
La mort de sa sœur, victime de mariage polygame, a agit comme un déclencheur. Depuis 2013, Awa Ba consacre sa vie à lutter contre la polygamie et les mariages forcés, menant son combat sur plusieurs fronts. Fondatrice de l’association En Finir Avec la Polygamie (EFAPO), cette quinquagénaire originaire de Dakar et qui vit en Essonne a aussi signé un livre, Polygamie la douleur des femmes, paru en 2014. Elle nous explique son engagement.
Peux-tu te présenter?
Je m’apelle Awa Ba, je suis présidente de l’association En finir avec la polygamie.
Que faites-vous au sein de l’association?
On aide dans cette association les femmes victimes de polygamie, de mariages forcés, ou d’excision. Mon engagement dans ce domaine a eu lieu suite à la mort de ma sœur, victime de mariage polygame. J’ai vu cette souffrance horrible qu’elle a vécue jusqu’à sa mort.
Quelles violences la polygamie englobe-t-elle?
La polygamie englobe toutes sortes de violences, notamment les violences physiques, les violences psychologiques, les violences administratives, les violences économiques, et j’en passe.
Qu’est-ce qui te rend fière dans ce que tu fais?
Je suis fière de diriger cette association parce que depuis qu’elle est née, j’ai pu accompagner plusieurs femmes qui étaient dans le silence, qui étaient dans la souffrance de ne pas parler de cette problématique. La tradition nous fait supporter l’insupportable, donc il faut dire non.
Quelle est ta dernière grande victoire avec EFAPO?
Ma dernière grande victoire, c’est que j’ai pu aider une femme européenne, avec un mari européen, et qui vivait dans une situation de polygamie. Pour montrer que la polygamie n’est pas juste pour la famille africaine.
En quoi ton combat est-il féministe?
Mon combat est féministe car je milite pour l’égalité femmes-hommes, je milite pour les droits des femmes et je milite pour un monde sans polygamie.
Que dirais-tu aux femmes qui ont envie de s’engager?
N’hésitez pas à le faire, “indignez-vous” comme dirait Stéphane Hessel.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski et Julia Tissier
Source : Cheek Magazine
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