Sénégal : vers des présidentielles sous haute tension

Les élections présidentielles au Sénégal sont très attendues par les observateurs. Un scrutin où le chef de l’Etat Macky Sall sortant briguera un second mandat face à 4 candidats retenus par le conseil constitutionnel. A quelques jours du coup d’envoi de la campagne électorale la tension monte entre la C25 la coalition des 25 partis recalés par les Sages et la majorité sur fond de l’arrivée de l’ancien président Wade cette semaine à Dakar.

Les sénégalais retiennent leur souffle en attendant l’arrivée cette semaine à Dakar de l’ancien président Wade à quelques jours seulement du lancement de la campagne officielle des présidentielles. L’ancien maître de Macky entend partager son mécontentement avec les militants PDS sur l’élimination de son fils Karim à la course de la présidence. Cette présence dans la capitale sénégalaise risque d’envenimer une situation déjà explosive née du rejet de 25 candidats par le conseil constitutionnel regroupés sous la bannière de C25 qui entend donner du fil à retordre au président sénégalais qui a initié ce système de parrainage pour sa propre réélection. Le forcing à l’assemblée nationale est significatif à cet égard.

Cette résistance de l’opposition se traduit sur le terrain par des manifestations réprimées par les forces de l’ordre et des arrestations. Et même certaines régions n’ont pas été épargnées par cette violence. La situation est tendue au point que les chefs religieux et même l’église catholique ont appelé cette semaine à des élections apaisées dans le respect des institutions et de tous les candidats.

Une inquiétude qui ne va pas laisser indifférente la centaine d’observateurs de l’UE déjà sur place et qui auront bien du pain sur la planche durant et après le scrutin. L’opposition dans sa globalité a déploré depuis quelques mois la carence de la commission électorale lors des dernières élections locales. Et pour ces présidentielles elle pousse le gouvernement à faire mieux. Mais cette tension est loin de s’estomper avec l’affaire de 94 milliards de FCFA qui touche le candidat contre la Françafrique Ousmane Sonko adulé des jeunes et considéré comme le candidat du changement. Les observateurs s’attendent à des rebondissements de cette affaire qui risque de cristalliser l’opinion publique sur l’impartialité du pouvoir.

 

 

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya le 29 janvier 2019)

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page