L’instrumentalisation du troisième mandat de Ould Aziz gagne du terrain au fur et à mesure que les présidentielles approchent. Ce climat malsain depuis des semaines est entretenu par la majorité et en première ligne le premier ministre sorti de sa réserve en appelant les députés des 2 Hodhs à organiser des manifestations en faveur de ce troisième mandat.
Cet appel d’un chef de gouvernement à moins de 5 mois des présidentielles est une atteinte à la constitution et à la démocratie au moment où les membres du nouveau conseil constitutionnel s’apprêtent à prêter serment. Cette incitation du premier ministre à son camp de manifester en faveur d’un troisième mandat du président Ould Aziz intervient après l’initiative d’un million de signatures relayée depuis des semaines par les militants de l’UPR qui n’hésitent plus à organiser des réunions dans la capitale et à brandir des banderoles dans ce sens. Ces appels et discours sont condamnés par l’opposition qui menace d’ester en justice contre les auteurs.
Ce climat politique malsain n’est pas pour apaiser les rivalités politiques entre la majorité et l’opposition. Cette dernière considère ces agissements comme un voile de mystification du chef de l’exécutif qui serait derrière tout ce tapage pour justifier éventuellement une modification de la constitution. Un dérapage loin d’embarrasser Ould Aziz auquel l’opposition doit traduire dans les faits si elle tient à ce que ses menaces ne soient considérées comme une épée dans l’eau. Toutes les forces démocratiques sont appelées à agir rapidement en mobilisant la société civile contre cette atteinte à la démocratie.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 28 décembre 2018)
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