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Le « New York Times » a épinglé le nouveau ministre suisse de l’Économie, Guy Parmelin, qui ne sait pas parler anglais et préfère « répondre en français ».
« I can english understand but je préfère répondre en français pour être plus précis. » Cette petite phrase prononcée par Guy Parmelin à la télévision alémanique risque de lui coller aux doigts comme le sparadrap du capitaine Haddock dans L’Affaire Tournesol. Le buzz a franchi les frontières de la Confédération. Cet ancien agriculteur francophone de 59 ans vient d’avoir les honneurs du New York Times . En un quart de siècle de carrière politique, Guy Parmelin n’avait jamais fait autant parler de lui.
Originaire de Bursins, dans le canton de Vaud, il exploite en famille un domaine agricole et viticole dans son village, avant de se faire élire député au niveau cantonal en 1994, puis fédéral, en 2003. Membre de l’Union démocratique du centre (UDC), il appartient à l’aile modérée de ce parti d’extrême droite. En 2015, Gy Parmelin devient chef du Département fédéral de la défense (ministre de la Défense), un poste qui échoue habituellement aux nouveaux venus au sein du gouvernement helvétique. Une gestion sans éclat, dans un ministère sans grand enjeu. Au moment de quitter son poste, un journaliste lui demande s’il était heureux dans ce ministère : « J’y ai pris beaucoup de plaisir. J’ai un œil qui pleure et l’autre qui rit », répond-il.
« Ça va le faire à Davos ? »
Guy Parmelin vient de prendre les rênes du ministère de l’Économie, de la Formation, et de la Recherche. Il fera dorénavant partie de la task force du gouvernement suisse sur le difficile dossier européen. Ce qui ne manque pas d’inquiéter la classe politique et les milieux économiques. Les négociations à Bruxelles se font généralement en anglais. Or, « l’anglais de M. Parmelin, c’est du français », déplore Philippe Müller, le président du parti libéral-radical. Pour le quotidien Le Temps, « Guy Parmelin [est] créateur de sa propre langue ». Car s’il ne sait pas l’anglais, le nouveau ministre de l’Économie ne connaît pas beaucoup mieux l’allemand. Quant à son français, il peut être parfois assez laborieux.
Bref, un petit pays qui doit négocier des accords commerciaux sur la scène internationale peut-il se permettre de se faire représenter par un ministre qui ne maîtrise pas la langue de Shakespeare ? « Ça va le faire quand vous serez au World Economic Forum de Davos ? », lui lance un peu ironique La Tribune de Genève. « À part pour les questions techniques, où je fais appel à un traducteur, j’arrive à communiquer sans problème, et je vais m’améliorer », assure Guy Parmelin. Dans le passé, Ueli Maurer, alors ministre de la Défense, avait reconnu ne pas avoir lu le contrat d’acquisition du Gripen, un avion de chasse suédois, car il était en anglais. Le contrat portait pourtant sur 22 appareils facturés plusieurs milliards de francs suisses.
Source : Le Point (France)
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