Chers compatriotes,
C’est, délibérément, que j’ai attendu la clôture de la séquence électorale avant d’initier, au nom des Forces de Libération Africaines de Mauritanie, la démarche esquissée il y a quelques semaines. Il fallait, en effet, éviter que le message ne soit parasité par des interférences de caractère électoral. Les élections sont à présent derrière nous. Nous estimons, par respect pour eux, qu’il appartient à ceux qui y ont pris part d’en tirer les enseignements.
L’idée d’un Front d’unité nationale, évoquée brièvement dans la déclaration de notre mouvement, publiée en septembre dernier, est le pivot de notre initiative. Elle nous apparaît plus que jamais comme un impératif catégorique. Peu importe, d’ailleurs, la formulation pourvu que l’on ne perde pas de vue l’objectif. Dialogue national, « Conférence nationale », Concertation nationale… Le plus consensuel des intitulés finira par émerger des échanges que nous souhaitons voir inaugurés au plus tôt.
Notre point de départ est un constat désormais largement partagé. Je reconnais modestement que nous n’en sommes pas les auteurs exclusifs. Plus que jamais, l’existence même de notre pays est en débat. Face aux risques de l’irréparable, les FLAM en appellent à un sursaut sous la forme d’un dialogue national des forces politiques du pays.
Il sera probablement objecté que l’état des lieux n’est pas d’une bouleversante nouveauté. Certes. C’est peut-être précisément une des raisons pour lesquelles, il nous appartient, sans tarder, de tenter tout ce qu’il est possible pour sortir de l’impasse mortifère dont les uns et les autres sommes prisonniers depuis si longtemps au point de ne s’en rendre plus compte. Ou du moins de le feindre.
Au-delà des déclarations de principe, somme toute partagées, il conviendra de mettre en œuvre des actions concrètes.
Reste qu’à ce stade exploratoire, un débat s’impose autour d’une démarche claire et sincère impliquant chacune des formations politiques mais aussi des acteurs de la société civile et, pourquoi pas, à titre personnel des femmes et des hommes de bonne volonté de notre pays
Refus de la verticalité et du sectarisme, échanges sans complaisance mais sans acrimonie ni procès d’intention, esprit d’ouverture, transparence et reddition de comptes, tels sont les principes dont les FLAM pensent qu’ils pourront constituer les fondements de la démarche que nous souhaitons la plus inclusive possible.
Dans l’immédiat, l’objet du présent courrier, adressé, dans un premier temps, à des responsables des formations politiques est de les inviter, sous les modalités à leur convenance, à s’exprimer tout simplement sur l’initiative qui leur est proposée.
Se parler, voilà le maître mot de notre démarche. Si cet objectif devait être atteint, ce serait un bon début. On en conviendra, c’est aussi un minimum.
Sans verser ni dans un optimisme exagéré, sans naïveté mais également sans cynisme, il nous appartiendra ensemble d’envisager la suite. Puisse-t-elle être porteuse d’espoirs.
Monsieur Mamadou Sidy BA,
Président des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)
Jacksonville, le 29 octobre 2018
(Reçu à Kassataya le 02 novembre 2018)
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