C’est officiel. Le nouveau premier ministre Ould Béchir vient de former son gouvernement sur fond de confirmation de la plupart des membres du précédent gouvernement avec des permutations de certains portefeuilles. C’est le général Ghazouani à la retraite qui fait son entrée comme ministre de la défense. Une nomination qui ne surprend pas les observateurs à moins de 6 mois des présidentielles.
Le frère d’armes de Ould Aziz considéré depuis longtemps comme son principal dauphin est un secret de polichinelle. Le président mauritanien a gardé le secret jusqu’à cette nomination après que le général ait pris sa retraite. Et ce remaniement est une opération chirurgicale pour préparer les prochaines échéances. C’est une équipe gouvernementale de transition.
Au cœur de cette bataille la place à un homme choisi par le président pour prendre prochainement le bail du palais de Nouakchott. Ould Aziz passe ainsi le relais à son dauphin et assure la continuité de l’armée. Les observateurs s’y attendaient depuis longtemps dans un pays dirigé par les militaires depuis 78. Si la formation de ce nouveau gouvernement ne suscite pas beaucoup de commentaires ce n’est pas le cas du premier ministre dont la nomination continue d’alimenter les réseaux sociaux et les réactions de l’opposition.
Les dernières en date viennent de l’UFP le juriste Lô Gourmo qui qualifie cet ultime acte de provocation et en même temps une rupture de la tradition républicaine de représentativité de la diversité mauritanienne alors que Kaaw Bilbassi Touré porte-parole des FPC persiste et signe que Ould Aziz a franchi le Rubicon ce que Ould Taya n’a pas osé. Deux commentaires qui vont dans le même sens de la continuité de l’Etat raciste. Le choix de Ghazouani pour 2019 n’est pas un hasard. La vérité appartient aux urnes mais dans un système électoral entièrement verrouillé depuis 2019 les jeux sont presque faits.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 31 octobre 2018)
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