Mauritanie : l’avenir ambigu de Ould Aziz

La conférence de presse du président mauritanien cette semaine à Nouakchott après la victoire de l’UPR attendue par les observateurs n’a pas finalement rassuré les mauritaniens. Ould Aziz n’a pas élucidé le mystère du troisième mandat même s’il a déclaré qu’il respectera la constitution tout en laissant la porte ouverte à quelques amendements de la constitution sans les nommer. C’est le parti islamiste qui a pris des coups durs avec des menaces et intimidations du chef de l’Etat qui laissent penser à d’autres instrumentalisations de la justice identiques à celles de l’IRA.

Celui qui veut noyer son chien l’accuse de rage. Ce vieil adage populaire résume parfaitement les intentions du président mauritanien sur les sanctions à venir contre le parti islamiste qu’il accuse de tous les maux en Mauritanie. Des menaces et intimidations qui ont martelé la première conférence de presse post- électorale du président mauritanien après la victoire éclatante de l’UPR. En réalité Ould Aziz n’a pas digéré que Tawassoul reste la deuxième force politique après son parti et la première de l’opposition qu’il continue de rendre responsable la division des mauritaniens. Le chef de l’Etat s’est montré inquiet de l’avancée de l’islam politique dangereuse pour le pays faisant allusion aux partis islamistes du Maghreb et du monde arabe. Cet acharnement contre Tawassoul ne date pas d’aujourd’hui. Le parti reste le principal rival sérieux des autorités de Nouakchott derrière  l’IRA dont le président est aujourd’hui derrière les barreaux pour diffamation avant les élections des 1er et 15 septembre dernier.

Les observateurs s’attendent à d’autres menaces contre les partis afro-mauritaniens taxés de raciste et d’anti-arabe. Cette sortie médiatique du locataire du palais de Nouakchott était surtout attendue pour des clarifications sur un nouveau bail. Les réponses ambigües n’ont pas élucidé le mystère du troisième mandat bien qu’il persiste et signe le respect de la constitution mais tout en laissant des portes ouvertes sur une éventualité d’amendements de certains articles de la constitution sans les nommer. En déclarant qu’il n’a pas balisé une autoroute pour l’opposition Ould Aziz entend maîtriser le calendrier des présidentielles de 2019. C’est clair. Son successeur sera quelqu’un du sérail qu’il va choisir. Un général de l’armée comme lui. Les regards sont tournés vers le chef d’Etat-major des forces armées le général Ghazouani mais des oreilles indiscrètes prêtent un accord secret avec Tawassoul

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 22 septembre 2018)

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page