Elections Mauritanie : le triomphe de l’UPR sans gloire

En raflant les 22 sièges en compétition au second tour, l’UPR gagne la bataille avec 89 députés au parlement sur 157 et conforte ainsi les ambitions du président mauritanien qui peut être fier que son parti va diriger les 13 régions sans partage et 162 mairies sur 219 que compte le pays. C’est la Bérézina pour l’opposition qui ne dispose que 29 députés dont 14 pour le parti islamiste Tawassoul qui confirme sa première force de l’opposition démocratique.

Finalement le second tour des élections en Mauritanie confirme le premier tour voire accentue l’avantage de l’UPR qui se retrouve largement majoritaire à lui-seul sans sa coalition avec 89 députés. Ce qui lui permet d’avoir plus que les trois quarts de députés pour toutes les réformes que le président mauritanien envisagerait dont le troisième mandat. C’est un triomphe pour Ould Aziz mais sans gloire parce que les élections se sont déroulées avec beaucoup de lacunes ou couacs administratifs que les observateurs qualifient de tricherie et de fraudes à ciel ouvert. C’est le sens du mea culpa du président de la CENI à l’issue de la proclamation des résultats définitifs du second tour.

L’agenda caché  du pouvoir a porté ses fruits. En supprimant le Sénat le président mauritanien vient d’obtenir le monopole des 13 régions et gagne ainsi son pari pour mettre en œuvre la régionalisation préconisée. L’UPR va diriger également plus des deux tiers des mairies. Une hégémonie sur la scène nationale que Ould Aziz devra gérer sur fond d’un TAWASSOUL menaçant qui reste le premier parti de l’opposition démocratique qui aura le soutien des revenants de l’UFP du RFD et ADIL ainsi que l’AJD-MR et les nouveaux SAWAB-IRA et Al Moustaghbal à l’assemblée nationale ainsi que dans les autres instances des régions et des mairies. C’est la bérézina pour l’opposition qui espérait démentir les pronostics en faveur du pouvoir et malheureusement elle n’a pas su faire face au verrouillage du système électoral imposé par le régime de Ould Aziz qui se battait pour sa reconduction.

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 18 septembre 2018)

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