Ces mots de l’arabe que vous prononcez au quotidien

«Guitare», «divan», «bougie»… Le saviez-vous ? Nous utilisons plus de cent mots issus de l’arabe au quotidien. Le Figaro vous propose, grâce au livre Nos ancêtres les Arabes de Jean Pruvost, d’en découvrir cinq.

Considérez ceci : «Il y a deux fois plus de mots français d’origine arabe que de mots français d’origine gauloise! Peut-être même trois fois plus…», écrit Salah Guemriche dans son Dictionnaire des mots français d’origine arabe.

La langue de Molière dispose d’un vocabulaire riche car composé de formules, expressions et termes dont les racines s’étendent au-delà de l’Hexagone. Abricot, orange, café… Il y a cinq cents mots issus de l’arabe – ce qui en fait la troisième source d’emprunts de notre langue (devancée par l’anglais et italien). Nous en utilisons régulièrement une centaine. Le Figaro vous propose d’en découvrir cinq que vous utilisez au quotidien.

● Guitare

Percussions, cordes… Plusieurs instruments nous viennent de la langue arabe: timbale ou encore tambour, par exemple, formé sur at-tunbür, désignant un «instrument à cordes». À ce propos, le luth «est issu du mot al oud, par l’intermédiaire de l’espagnol ou de l’ancien provençal laüt.» Al oud qui, avant de désigner cet objet musical en forme de demi-poire, renvoie à un «morceau de bois».

Le luth est introduit en Europe par les Arabes au Moyen Âge, explique Jean Pruvost. Son succès est tel «qu’il fut vite l’objet d’un sens figuré pour symboliser l’inspiration et le talent poétique». De la même famille, citons également la guitare qui vient de l’espagnol, guitarra morisca, mot probablement issu de l’arabe kittara, repris sur le grec kithara.

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● Sofa

«Je vous en prie, allongez-vous et dites-moi tout.» Telle est l’image, sans doute stéréotypée, que nous avons, du psychanalyste, exagérément hériatique, accueillant son patient. Ce dernier s’étend sur un divan rouge. Un meuble dont le nom provient, selon Le Trésor de la langue française, du turc divān. Un lieu, comme le rappelle Furetière, «où on rend la justice, où on tient le Conseil dans les pays Orientaux». Une salle garnie de coussins où pouvait siéger le Sultan.

Il y a aussi le sofa, issu de suffah, «une estrade à coussins, où par exemple le grand vizir donnait ses audiences», note le lexicographe Jean Pruvost.

● Bougie

La langue de Molière accueille le mot étincelant à la fin du XVe siècle. Éclairons son origine. À cette époque, la «bougie» désigne la cire des chandelles importée de la ville de Bougie (aujourd’hui Bejaïa), en Algérie. Ce petit bâton au bout lumineux était considéré comme étant luxueux, contrairement à la chandelle. «Enfin, précise Jean Pruvost, elle connut dès 1888 une nouvelle acception dans le système d’allumage des moteurs à explosion».

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● Caïd

Selon le Littré, un «caïd» est le «titre dans les États barbaresques, des gouverneurs de provinces ou de villes, des chefs militaires». En effet, le Kaid, «chef», vient de kada, «conduire». C’est au XVIIe siècle que le mot «caïd» arrive dans les dictionnaires français. Il signifie alors «le fonctionnaire musulman cumulant les attributions de juge, d’administrateur et de chef de police». Ce n’est que plus tard qu’il désigna, familièrement, le chef d’une bande.

● Girafe

Cette géante n’échappa pas au jugement impitoyable du naturaliste Buffon. Si la girafe est «un des premiers, des plus beaux, des plus grands animaux», elle est aussi la «plus inutile», (Histoire naturelle). «Son corps n’a point d’assiette, continue-t-il. Sa démarche est vacillante.» Soit. Revenons sur la racine du nom de ce mammifère. «Girafe» vient du mot arabe zarafah, de même sens. Fait amusant: son pelage lui valut le nom ancien de «caméléopard».

 

 

Source : Le Figaro

 

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