L’ONU renvoie l’Italie et l’UE dos à dos

Quelque 150 migrants se trouvent toujours à bord du Diciotti, le navire des garde-côtes italiens.

 

L’ONU a renvoyé l’Italie et l’UE dos à dos. Elle a exhorté samedi Rome à autoriser le débarquement des migrants bloqués à bord d’un navire des gardes-côtes italiens en Sicile tout en appelant les Européens à les accueillir d’urgence.

Dans un communiqué, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) «lance un appel aux Etats membres de l’Union européenne pour qu’ils offrent d’urgence des places d’accueil à quelque 150 personnes secourues qui restent à bord du Diciotti, le navire des garde-côtes italiens». «En attendant, le HCR exhorte les autorités italiennes à autoriser le débarquement immédiat des personnes à bord», a-t-il ajouté.

Plus d’une semaine après le sauvetage de 190 migrants en Méditerranée, par le Diciotti, environ 150 se trouvent toujours à bord, les autres, dont une trentaine de mineurs, ayant été autorisés à débarquer. Selon le HCR, « la majorité de ceux qui se trouvent à bord proviendraient de pays producteurs de réfugiés ».

Bras de fer

 

Cette affaire est à l’origine d’un bras de fer entre Rome et Bruxelles. Le nouveau gouvernement populiste italien a accru la pression sur les autres pays de l’UE pour qu’ils partagent davantage la prise en charge des arrivants.

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Le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, avait donné jusqu’à ce vendredi à Bruxelles pour trouver une solution sur la répartition des migrants bloqués sur le Diciotti, menaçant de réduire ses versements à l’UE. Un porte-parole de la Commission européenne a balayé vendredi l’ultimatum italien, soulignant que les Européens continuaient «de travailler intensivement pour résoudre la situation».

Mais la situation des migrants à bord du Diciotti n’avait pas évolué vendredi à l’issue d’une réunion organisée à Bruxelles entre hauts responsables diplomatiques de 12 pays membres sur la question de la migration.

« Des vies sont en jeu »

 

«Il est dangereux et immoral de mettre en danger la vie des réfugiés et des demandeurs d’asile pendant que les Etats se livrent à une lutte politique pour trouver des solutions à long terme», a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, cité dans le communiqué.

Et le HCR de conclure: «Des vies sont en jeu. Déjà en 2018, plus de 1600 personnes ont perdu la vie en tentant d’atteindre les côtes européennes, bien que le nombre de personnes tentant de traverser se soit considérablement réduit par rapport aux années précédentes».

Quelque 700’000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis 2014. Le nombre de ces arrivées avait toutefois diminué de plus de 80% à fin juin par rapport à l’an dernier, selon le ministère de l’Intérieur.

ATS

Source : Le Temps (Suisse)

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