Les enfants ont été tués jeudi dans une attaque contre un bus. Les frappes sont attribuées à la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite. Le nombre de victimes n’est pas définitif d’après un porte-parole du CICR à Sanaa.
La ville de Dahyan au Yémen pleurait vendredi la mort d’au moins 29 enfants tués jeudi dans des frappes aériennes contre un bus attribuées à la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.
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Face au bilan très lourd, l’ONU a décidé de se réunir ce vendredi. Cette réunion va se tenir à la demande de la Bolivie, des Pays-Bas, du Pérou, de la Pologne et de la Suède, des pays qui ne sont pas membres permanents du Conseil de sécurité.
Plus tôt ce vendredi, l’alliance militaire dirigée par l’Arabie saoudite a réagi en annonçant l’ouverture des investigations. «Le commandement de la coalition a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête en vue d’évaluer les évènements, d’élucider leurs circonstances», a affirmé un haut responsable de cette alliance militaire.
La veille, les États-Unis «très préoccupés» et l’ONU ont réclamé une enquête. «Nous appelons la coalition dirigée par l’Arabie saoudite à mener une enquête approfondie et transparente sur cet incident», a déclaré la porte-parole du département d’État américain Heather Nauert. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a lui appelé à une «enquête rapide et indépendante».
De son côté, la France a «condamné» la frappe aérienne et a déclaré soutenir «l’appel du secrétaire général de l’ONU à l’ouverture d’une enquête». Le quai d’Orsay a également indiqué que Paris «condamne les attaques houties contre le territoire saoudien».
Des objets personnels des enfants toujours visibles
La coalition conduite par les Saoudiens qui intervient depuis 2015 en soutien aux forces gouvernementales contre les rebelles Houthis a admis avoir mené des frappes dans la zone mais soutient qu’elle visait un bus transportant des «combattants Houthis».
Les 29 enfants âgés de moins de 15 ans (les Houthis parlent d’au moins 40 enfants) ont péri quand leur bus a été pulvérisé sur un marché très fréquenté de Dahyan, dans une zone du nord du Yémen contrôlée par les Houthis, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les funérailles doivent avoir lieu «plus tard», a indiqué à l’AFP Yahya Shahem, un responsable du ministère de la Santé à Saada. Sur le site de l’attaque, des objets personnels ayant appartenu aux enfants, étaient encore visibles vendredi ainsi que la carcasse du bus scolaire déchiquetée, selon un vidéaste de l’AFP.
Plus de 24h après les frappes, les hôpitaux luttaient pour soigner les nombreux blessés. 48 blessés dont 30 enfants ont été admis dans un hôpital du CICR. «Il y a encore des restes partout et nous essayons de confirmer les identités» des défunts, a déclaré Yahya Shahem.
Un porte-parole du CICR à Sanaa a averti que le bilan n’était pas définitif puisque les victimes ont été transportées dans des hôpitaux différents. «Nous manquons de sang» a déploré de son côté Jameel Al-Fareh, un médecin des urgences à l’hôpital de la ville de Saada, appelant à des dons de sang.
Une opération «légitime»
La coalition menée par les Saoudiens a affirmé avoir mené une opération militaire «légitime» dans ce secteur rebelle. Elle visait, soutient-elle, «des éléments qui ont (…) tiré un missile contre la ville (saoudienne) de Jizane, faisant un mort et des blessés parmi les civils». Il y a une semaine, la coalition avait nié avoir lancé des attaques qui ont fait, selon le CICR, 55 morts et 170 blessés à Hodeida, dans l’ouest du Yémen.
Dans le passé, la coalition sous commandement saoudien a été accusée de plusieurs «bavures» contre des civils. Elle a admis sa responsabilité dans certains raids mais elle accuse régulièrement les Houthis de se mêler aux civils ou de les utiliser comme boucliers humains. Un argument répété jeudi par cette alliance militaire qui accuse aussi les Houthis de recruter des enfants.
«De nouveau, de nombreux enfants auraient été tués ou blessés lorsqu’un bus scolaire a été attaqué dans le nord du Yémen. (…) Est-ce que le monde a vraiment besoin de voir davantage d’enfants innocents tués pour arrêter la guerre cruelle au Yémen?», a réagi pour sa part le directeur du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) pour le Moyen-Orient, Geert Cappelaere.
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La guerre dans ce pays très pauvre de la péninsule Arabique a fait plus de 10.000 morts depuis le lancement de l’intervention de la coalition en mars 2015 et provoqué «la pire crise humanitaire» au monde, selon l’ONU. Jusqu’ici tous les efforts pour mettre fin au conflit ont échoué. De nouveaux pourparlers sont prévus le 6 septembre à Genève sous l’égide de l’ONU.
Source : Le Figaro
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