
En Mauritanie comme au Mali l’opposition dénonce des soupçons de fraudes électorales à quelques semaines des compétitions.A Nouakchott la CENI demande aux retardataires de faire vite pour s’inscrire sur la liste qu’elle a concoctée alors qu’à Bamako les citoyens seraient en face de fichier parallèle. Deux réalités identiques d’élections non transparentes et peu crédibles dans la sous région qui renvoient à deux gouvernances autoritaires dont l’une veut rempiler pour un second mandat et l’autre achève son deuxième et dernier mandat.
La comparaison est raison même si pour le Mali il s’agit de présidentielles alors qu’en Mauritanie ce sont des législatives municipales et régionales. Raison également entre le président mauritanien, un général de l’armée même s’il a tronqué sa tenue à la veste et cravate d’un président élu démocratiquement ( sic) en 2009 après un coup d’Etat militaire et un président malien élu démocratiquement en 2013 dans un contexte difficile de la guerre au Nord du pays contre les Jihadistes.
Le dénominateur commun de Ould Aziz et IBK c’est leur attachement à la Françafrique. Un modèle de gouvernance qui n’attache pas beaucoup d’importance à la société civile en privilégiant les intérêts de la puissance colonisatrice au détriment des préoccupations des populations en particulier les plus démunies.Et c’est cette même gouvernance qui a conduit aux deux présidents de se comporter en dictateur pour écarter toute opposition à leur entreprise d’accaparement des richesses du pays sur la base du népotisme du tribalisme et du régionalisme. Ces vieux démons du passé qui entravent le processus démocratique engagé depuis quelques années.
La comparaison ne s’arrête pas là puisque le président malien brigue un second quinquennat alors que son homologue mauritanien achève son second et dernier quinquennat en 2019 mais avant cela ce sont les législatives municipales et régionales qui serviront de test pour les présidentielles. Et la similitude des soupçons de fraudes électorales n’échappe pas aux observateurs inquiets de l’avenir des deux pays et en particulier dans le G5 Sahel toujours pas crédible aux yeux des populations et de l’opinion publique qui ne comprennent toujours pas l’accusation des soldats maliens de la force conjointe restée jusqu’ici sans suite . Et également le silence assourdissant à commencer par les deux pays en passant leurs homologues de l’UA qui vient de tenir son 31ième sommet à Nouakchott.Et enfin l.’affaire du génocide des Peuls au centre du Mali par les FAMA .Cette perspective d’élections non transparentes est une sérieuse atteinte à la démocratie dans les deux pays où profilent des millions de voix fictives.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 22 juillet 2018)
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