Le gouvernement américain a décidé de revenir sur des directives de l’époque Obama favorables à la prise en compte de critères raciaux dans la politique de sélection des universités.
Donald Trump fait marche arrière sur la discrimination positive dans l’enseignement supérieur. Les ministères américains de l’Éducation et de la Justice ont annoncé le 3 juillet l’annulation de sept directives émises entre 2011 et 2016, sous la présidence de Barack Obama, qui encourageaient la prise en compte de critères raciaux dans les décisions d’admission des universités afin de favoriser la diversité.
Ce revirement compte “parmi les décisions les plus emblématiques du gouvernement Trump pour revenir sur l’approche du président Barack Obama sur la question raciale et de la discrimination positive”, souligne The Wall Street Journal.
L’équipe Trump revient de facto à la politique de George W. Bush. Un document datant de la présidence Bush a ainsi été remis en ligne. “Le ministère de l’Éducation encourage fortement l’usage de méthodes ‘racialement neutres’ pour l’affectation des étudiants”, peut-on y lire.
Les nouvelles directives n’ont pas force de loi mais les institutions qui continueraient d’appliquer la discrimination positive s’exposeraient à “des enquêtes fédérales ou à la perte de financements fédéraux”, précise The Wall Street Journal.
À la croisée des chemins
Comme le note The New York Times, la nouvelle position du gouvernement est annoncée alors que la discrimination positive – un sujet extrêmement polémique depuis des décennies – est “à la croisée des chemins”. Le départ du juge Anthony Kennedy pourrait en effet conduire la Cour suprême américaine à revoir sa position sur le sujet.
Si la Cour a plusieurs fois réaffirmé le caractère constitutionnel de la discrimination positive, la nomination d’un nouveau juge plus conservateur par Donald Trump risque de changer la donne. La plus haute juridiction du pays pourrait être amenée à se prononcer de nouveau dans une affaire très médiatisée, opposant l’université Harvard à des étudiants asiatiques-américains qui l’accusent de discrimination à leur encontre.
Source : Courrier international
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