Sahara occidental, réforme de l’UA, Macron… Les cinq enjeux clés du sommet de Nouakchott

Avant l’arrivée des chefs d’État le 1er juillet, le comité exécutif de l’Union africaine s’est ouvert ce 28 juin. Voici les principaux dossiers à surveiller de près lors du 31e sommet de l’organisation continentale.

 

  • Jusqu’où Paul Kagame fera-t-il avancer ses réformes ?

Le chef de l’État rwandais, actuel président en exercice de l’Union africaine (UA), souhaite faire aboutir un maximum de mesures issues de son projet de réforme de cette institution avant la fin de son mandat, en janvier 2019, au terme duquel son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi lui succédera.

Paul Kagame entend rendre l’UA plus efficace en accélérant le processus de décision en son sein et en s’assurant que ses résolutions soient appliquées. En cela, il a reçu le soutien de la plupart des pays d’Afrique de l’Est, d’Afrique de l’Ouest et du Maroc. Mais sa méthode et son empressement suscitent certaines réticences, notamment en Afrique du Nord et en Afrique australe.

  • Moussa Faki Mahamat parviendra-t-il à relancer le dialogue sur le Sahara occidental ?

Le président de la Commission de l’UA doit présenter le 1er juillet, lors d’une session à huis clos, avant même l’ouverture officielle du sommet, un rapport très attendu sur le Sahara occidental. Ce dossier empoisonne depuis des décennies les relations entre le Maroc et l’Algérie – principal soutien des indépendantistes du Front Polisario. Mais le retour du royaume chérifien au sein de l’UA, en janvier 2017, pourrait permettre à l’institution panafricaine de revenir au cœur des discussions.

Dans ce cadre, Moussa Faki Mahamat a effectué une visite de deux jours au Maroc, début juin, avant de visiter les camps de Tindouf. En mars, il avait rencontré le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz et le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.

  • Comment Emmanuel Macron sera-t-il reçu par ses homologues africains ?

Le président français doit arriver à Nouakchott le 2 juillet, pour la clôture du sommet. Aucune intervention de sa part n’est toutefois inscrite à l’ordre du jour. L’ancienne présidente de la Commission de l’UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, avait en effet mis un frein aux interventions de chefs d’État étrangers.

Parallèlement, Emmanuel Macron organisera un déjeuner auquel tous les chefs d’État présents sont conviés. Il devrait essentiellement y être question du financement des opérations de maintien de la paix en Afrique.

  • L’Afrique soutiendra-t-elle officiellement la candidature de Louise Mushikiwabo à l’OIF ?

Le dossier de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, candidate au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), doit être examiné ce 28 juin par le comité des candidatures.

Ce vote sera politiquement très important pour Louise Mushikiwabo, qui se présente face à la sortante, la Canadienne Michaëlle Jean. En tant que pays observateur à l’UA, le Canada a envoyé à Nouakchott une délégation menée par son ambassadeur à Addis-Abeba, Philip Baker.

  • Quel sera le format des prochains sommets de juillet ?

Le 31e sommet de l’UA, à Nouakchott, devrait être le dernier du genre. En janvier dernier, l’UA a en effet pris la décision de supprimer son deuxième sommet annuel, qui réunissait habituellement tous les chefs d’État, en juillet, dans une capitale africaine différente.

Celui-ci devrait être remplacé par un conseil exécutif (réunion des ministres des Affaires étrangères) élargi aux ministres des Finances. Mais des questions se posent sur le sommet annuel, maintenu en janvier, qui se tient traditionnellement à Addis-Abeba. Certains pays souhaitent en effet pouvoir l’accueillir eux aussi.

 

Justine Spiegel et Pierre Boisselet  – envoyés spéciaux à Nouakchott

 

 

 

Source : Jeune Afrique

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