Les mauritaniens croient impressionner les délégations africaines avec le nouveau centre international des conférences. Hélas, ces diplomates ne viennent pas de la badiya, ils passent leur vie dans ce genre d’endroit avec des lumières, des micros qui marchent et des fauteuils confortables. Ils ne verront donc pas la chose avec l’œil du mauritanien peu habitué chez lui à voir non seulement du neuf mais du moderne.
Contrairement aux diplomates africains blasés par l’effet BTP des sommets soporifiques censés permettre de changer d’air, on s’incline devant la réussite du bâtiment construit en un temps record avec un certain bon goût sauf la moquette fuchsia qui répond à codes internationalement connus comme étant une promesse d’activités chaïtanesques entre adultes consentants.
Charmant à l’intérieur mais sans âme à l’extérieur, on espère que l’édifice supportera les premières pluies. Cela dit, vu l’actualité mauritanienne, la famine, on aurait dû lui donner un nom de circonstances pour interpeller les invités et gratter quelques dons alimentaires comme nous en recevons du Japon, des USA et même de l’Algérie : Centre International El Jevave…
Une pensée donc à nos invités africains dont aucun n’appartient à une république islamique. Ces diplomates ont pour majorité l’habitude de pouvoir se divertir après une journée de langue de bois. Le soir venu, les délégations normalement se dispersent dans la ville profiter de la vie : un bon dîner dans un restaurant étoilé, un verre ou deux dans un bar chic, pourquoi pas quelques pas de danse pour se changer les idées avant une autre journée de blabla qui justifie leur salaire.
Même si les respectables diplomates en déplacement dorment à 21H après le coup de fil à madame, les hôtels sont aussi l’occasion pour ceux qui sont en forme de finir en bonne compagnie, en tout bien tout honneur bien entendu car la diplomatie est aussi une affaire de flexibilité : pour garder l’esprit alerte il ne faut pas perdre la main.
VLANE
Source : Chezvlane.com
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