A en croire Financial Afrik qui révèle cette semaine que la Mauritanie et le Sénégal se partagent à part égale le gaz mais se retrouvent au final ultra-minoritaires pour le gâteau estimé à 450 milliards de mètres cubes. Cet accord gagnant pour les sociétés off-shore BP et Kinross relancent le débat sur l’exploitation des industries extractives en Afrique dont les grands perdants sont toujours les dirigeants et les populations.
L’accord gazier signé en février dernier à Nouakchott entre le président mauritanien Ould Aziz et son homologue sénégalais Macky Sall n’a pas fini de révéler tous ses secrets et de susciter d’autres polémiques nouvelles au fur et à mesure de nouvelles révélations comme celle publiée cette semaine par le financial Afrik qui pointent de parts égales entre les deux pays mais ultra-minoritaires.
Autrement dit que les deux chefs d’état cèdent plus de la moitié du gâteau à des sociétés étrangères off-shore sous la houlette de BP et Kinross. La première a casqué plus d’un milliard de dollars pour l’exploitation de ce gisement estimé à 450 milliards de mètres cubes soit l’équivalent de 14 pour cent des réserves du géant Nigéria et la deuxième est spécialisée dans l’exploration.
Un partage perdant pour la Mauritanie et le Sénégal qui ne disposent ni le capital ni l’ingénierie pour exploiter un telle ressource naturelle.Cette faiblesse congénitale des états africains relancent le débat sur l’exploitation des industries extractives.Sans doute ce dossier gazier permettra à la société civile des deux pays de s’interroger sur le manque de transparence de l’accord soumis en général par les parlements des deux pays mais c’est à titre de formalité.
Par ailleurs la complicité des investisseurs étrangers à suivre en général les procédures légales dans la conclusion des contrats est une réalité qui fait que les politiques se retrouvent comme acteurs économiques. Au Sénégal comme en Mauritanie cette confusion de rôle aboutit à des conflits d’intérêt qui ne profitent qu’aux sociétés étrangères.Et au final les grands perdants sont Ould Aziz et Macky Sall et les populations qui vont acheter cher dans quelques années le gaz produit à Nouakchott et à Dakar.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 11 juin 2018)
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