Pour contourner l’interdiction de l’IRA et participer aux législatives municipales et régionales prochaines Ould Abeid vient de sceller une alliance avec le parti nationaliste arabe Sawab. Un mariage contre nature qui suscite des inquiétudes des observateurs.C’est la première et grave erreur politique du leader Hratin qui risque de lui coûter cher sur la scène nationale.
Impossible n’est pas Ould Abeid .Les observateurs s’attendaient à tout sauf à une alliance entre l’IRA une organisation non gouvernementale abolitionniste et non reconnue et le parti nationaliste arabe d’obédience baasiste Sawab. Un mariage entre Ould Abeid et Ould Horma après six mois de fiançailles secrètes pour permettre au président de l’IRA de s’inscrire sur les listes nationales pour les prochaines législatives et à son parrain de briguer les conseils régionaux de Nouakchott et la possibilité de la coalition d’investir les municipalités.Un accord à vue d’oeil bien scellé mais sur les principes les observateurs considèrent qu’il s’agit d’ un mariage de déraison.
L’IRA est un mouvement anti-esclavagiste dont le combat est reconnu par la communauté internationale au point que son président a obtenu plusieurs prix internationaux des droits de l’homme.Sur la scène nationale le leader Hratin est plus proche des afro-mauritaniens dont il partage l’oppression des régimes qui ont succédé au palais de Nouakchott depuis 1960. Et de l’opposition mauritanienne sensible à la convergence des luttes qu’il a toujours prôné. Alors que le parti Sawab nationaliste arabe est dirigé par Ould Horma dont le cœur bat pour le baasisme irakien source de tous les malheurs en Mauritanie notamment sous le régime de Ould Taya de 84 à 2005 responsable du génocide des noirs en 89 et bien d’autres crimes en 91.Bien que faisant partie du G8 allié politique du FNDU le parti Sawab est fondamentalement un parti raciste.Cette alliance de l’IRA avec le diable apparaît donc comme une trahison à la cause des opprimés et risque de coûter cher au combattant de la liberté qui vient de franchir la ligne rouge.
Le grand gagnant est le président Ould Horma dont le piège a magnifiquement fonctionné dans un contexte où le président de l’IRA avait besoin de cette couverture pour avoir des députés et des maires voire des conseillers régionaux avant de prétendre au fauteuil présidentiel.Un mauvais calcul qui le décrédibilise maintenant aux yeux du FNDU qui ne peut plus compter sur lui au moins dans le cas du second tour des présidentielles de 19.Ou bien une naïveté politique signe de son précipitation dans la gueule du loup et qui pourrait lui coûter son avenir . C’est le prix à payer pour ce rapprochement avec un parti favorable à l’esclavage et à la primauté de l’arabe sur tout même sur la religion.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 31 mai 2018)
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