Mauritanie : 4ème anniversaire de la marche historique des réfugiés sur fond d’interrogation

Le 4 mai 2014 une centaine de réfugiés du Sénégal avaient pris leur destin en main pour une marche citoyenne de Boghé à Nouakchott.Les marcheurs entendaient protester contre leurs difficiles conditions d’accueil et d’hébergement dans les régions du Sud.Une marche de la dignité et contre l’oubli qui s’est terminée à Nouakchott par une répression policière.A l’occasion de cet anniversaire les observateurs s’interrogent sur l’impact de ce mouvement depuis 2008.

 

Après 20 ans d’errance dans les camps au Sénégal et au Mali , un premier contingent de réfugiés sont rentrés en Mauritanie en 2008 répartis dans les régions du Sud.Et 6 ans après ils continuent de vivre dans des hangars au gré des intempéries sans eau ni électricité encore moins de structures sanitaires.Et pour les enfants sans école. Des conditions précaires d’accueil et d’hébergement en contradiction avec l’accord tripartite entre la Mauritanie le Sénégal et le HCR.

A l’initiative de l’Association des Rapatriés mauritaniens du Sénégal, une centaine de marcheurs ont bravé le 4 mai 2014 chaleur et froid de Boghé à Nouakchott soit près de 400 kilomètres pour se faire entendre au sommet de l’Etat. Une marche historique qui s’est terminée finalement par la répression des forces de l’ordre et une fin de non recevoir du président Ould Aziz.Sur le plan de la forme au moins les marcheurs auront permis d’interpeller les autorités de Nouakchott sur le règlement du passif humanitaire et la communauté internationale sur le racisme d’Etat en Mauritanie.

4 ans après cette marche de la dignité et contre l’oubli des 120 000 déportés noirs au Sénégal et au Mali en 89 les observateurs s’interrogent sur son impact à l’occasion de cet anniversaire.Sur le fond depuis cette date c’est le silence de l’Association des Rapatriés ou son impuissance à relever la défiance contre le régime de Ould Aziz mais au contraire elle s’est empêtrée dans des contradictions internes du mouvement ou de recasement de certains leaders abandonnant ainsi la révolte au profit du laxisme de ses responsables.Des manifestations sporadiques de quelques irréductibles à Dakar pour demander aux autorités sénégalaises d’intervenir pour relancer Nouakchott sur la reprise du rapatriement des 15 000 réfugiés. Et ceux du Mali dont les chiffres varient selon les ONG et qui ne sont même pas reconnus par Nouakchott demeurent les oubliés du HCR. Et depuis la marche grâce à la complicité de hauts gradés militaires noirs certains réfugiés ont été indemnisés d’autres réintégrés la fonction publique. Ce qui laisse dire au président mauritanien qu’il a soldé le passif humanitaire mais d’une autre main activé le levier du génocide biométrique.Les enfants des réfugiés ne vont plus à l’école parce qu’ils ne sont pas enrôlés ou ne passent plus certains examens nationaux faute d’état civil.A l’occasion de cet anniversaire un clin d’oeil aux forces patriotiques pour relancer la réconciliation nationale avec des initiatives concrètes de conquête du pouvoir en 19.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 03 mai 2018)

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