– Mauritanie ● L’entreprenariat des jeunes : des porteuses de projets font le tour de la question [Vidéo]

Lundi soir (23 avril), elles étaient invitées à l’émission « Zoom sur », sur la TVM, la télévision nationale. Il s’agit de Kadio Niang, Aliya Abass et de Marième Ciré Sall, toutes trois, finalistes de la première édition du concours start-up women RIM.

A leurs côtés, il y’avait l’initiatrice de l’évènement, Nafi Kane dite Sarafina. Venues expliquer leurs différents projets, elles ont également défendu leur vision, tout en plaidant la cause de l’entreprenariat féminin jeune, qui pourrait bien jouer son rôle dans l’amélioration des conditions de vie des populations. A condition surtout d’y investir…

Porter un projet, c’est un fait. Mais le démarrer, c’est là où buttent beaucoup de porteuses de projets. Faute de financement, face à la difficulté d’auto-financement, également. Mais, Aujourd’hui, en Mauritanie, de plus en plus de porteuses de projets tentent de repousser les limites de ce mur de bloc.

« On peut nous, à travers, nos propres ressources, nous auto-financer. Comment ? Chaque mois, on cotiserait une somme d’argent, qu’on bloquerait pendant un an et à partir de cet un an, pouvoir justement prêter de l’argent à des femmes qui souhaiteraient entreprendre. Ça peut être des activités génératrices de ressources ou bien pour financer un projet personnel », explique Nafi Kane qui affirme que Rendo, leur plateforme, est en train de travailler sur la création d’un fonds d’initiatives pour soutenir les femmes et les jeunes filles qui souhaiteraient entreprendre.

Le combat de l’autonomisation des femmes ne se fait pas sans s’attaquer aux racines du mal, celles des idées reçues. De plus en plus, les femmes remettent en cause le rôle jusque là traditionnel dévolu à la femme.

On doit « vraiment pousser les femmes mauritaniennes à entreprendre, à ne pas rester à la maison, à surveiller les enfants, à faire la cuisine. Certes, ça fait partie des tâches qui nous sont confiés depuis nos grands parents. Mais, il faut aussi, savoir que la femme mauritanienne à son rôle à jouer dans le développement socio-économique de notre pays. Elle est la « pilière » de notre société, elle doit mettre sa main dans la pâte, travailler et apporter sa contribution au sein de la famille pour qu’elle parvienne vraiment à devenir autonome », explique Marième Ciré Sall, lauréate de la première édition du concours start-up women RIM, dont le projet porte sur la valorisation des déchets de poisson pour en faire de l’engrais.

-L’accès au financement-

C’est le branle-bas de combat pour les porteuses de projets. « Si, aujourd’hui, j’arrive à avoir des financements, je pourrais lancer mon projet, en fabriquant en séries et pouvoir revendre et ouvrir des points de vente dans la sous-région », soutient Kadio Niang, qui porte un projet dans le domaine de l’énergie solaire….

Aliya Abbas souligne également cette même difficulté d’accès au financement. « Je ne peux m’auto-financer. Mon projet consiste à former des journalistes qui, à leur tour, vont former aussi des activistes, des militants, des bloggeurs ou tout simplement des gens ordinaires qui sont intéressés par ces nouveaux outils de production. Ça demande beaucoup de choses, comme l’accès à des locaux à l’intérieur du pays, un peu partout en Mauritanie. (…). Sans financement, je ne pourrai pas concrétiser mon projet », explique-t-elle.

Preuve qu’en Mauritanie, entreprendre n’est pas rose comme par enchantement. Au-delà de cette évidence, « on veut montrer qu’il y’a des femmes intelligentes, qu’il y’a des femmes innovantes, qu’il y’a des femmes qui créent, qui osent mais il faut juste leur donner l’outil nécessaire pour faire du concret et aller de l’avant et participer dans le développement économique et social de son pays », précise Nafi Kane qui a défendu la mise sur pied de « dispositifs qui faciliteraient la création d’entreprises chez les jeunes, plus particulièrement chez la jeune femme ».

Difficulté d’accéder à un titre foncier, des impôts élevés, une concurrence déloyale, absence d’allègement des taxes ou encore de lignes de crédit…sont autant d’obstacles qui figurent sur la liste des blocages de l’émergence d’un véritable entreprenariat des jeunes en Mauritanie.

Texte par Babacar Baye NDIAYE

 

 

Source : Cridem

 

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