Les éléments à charge s’accumulent contre Tariq Ramadan

L’avocat de l’islamologue reconnaît l’existence d’une relation avec l’une des plaignantes françaises, mais «pas ce qui est décrit» dans la plainte. Au reste, l’état de santé de l’accusé est jugé compatible avec la procédure par les experts.

L’islamologue suisse accusé de viol par cinq femmes reconnaît avoir entretenu «une relation» avec la troisième plaignante, française, surnommée Marie, affirme ce jeudi matin la radio française Europe 1. Tariq Ramadan est accusé par trois femmes en France, une aux Etats-Unis et une en Suisse. Il niait jusqu’à présent toute relation avec les deux premières femmes qui l’accusaient de viols. L’islamologue aurait été confronté aux éléments de la troisième plainte, et aurait admis une relation.

«Marie» a versé des centaines de captures d’écrans d’échanges supposés entre elle et Tariq Ramadan, écrit Europe 1. Elle a également fourni aux enquêteurs une robe qu’elle dit tachée du sperme de Tariq Ramadan, et dont on attend le résultat d’une expertise ADN. Elle a décrit aux enquêteurs le même mode opératoire que les autres plaignantes : une phase de séduction sur les réseaux sociaux à un moment difficile de sa vie, puis des rencontres tournant très vite à l’agression sexuelle violente.

«Tariq Ramadan reconnaît avoir eu une relation avec cette femme, mais ça n’est pas celle qu’elle décrit», a expliqué son avocat, Me Emmanuel Marsigny.

Changement de discours à propos de Lyon

 

Après l’avoir longtemps nié, le petit-fils du fondateur égyptien des Frères musulmans a par ailleurs admis être bien arrivé le matin du 9 octobre 2009 à Lyon et non en fin d’après-midi pour une conférence, ce qu’au moins un témoin, qui était allé le chercher à l’aéroport, a confirmé.

C’est précisément cet après-midi-là qu’une plaignante, identifiée sous le prénom Christelle, quadragénaire convertie à l’islam et handicapée, dit avoir été violée par Tariq Ramadan dans sa chambre d’hôtel et y être ensuite restée prostrée jusqu’à une heure avancée de la nuit. Si l’alibi invoqué dans un premier temps par Tariq Ramadan est tombé, il continue de contester les accusations de cette femme, dont le fait qu’elle serait restée dans sa chambre.

Son avocat a notamment demandé que soient examinés des échanges par messagerie électronique entre Christelle et un témoin, révélant selon lui des «contradictions flagrantes» avec la version donnée par la plaignante aux enquêteurs.

Une expertise a aussi été demandée sur une photographie de l’assistance à la conférence, sur laquelle apparaîtrait, au quatrième rang, une femme ressemblant à Christelle, ce qui contredirait la version selon laquelle elle était au même moment prostrée dans la chambre de l’islamologue.

 

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Un état de santé jugé «pas incompatible» par rapport à la procédure

 

Par ailleurs, l’état de santé de l’intellectuel est jugé compatible avec la procédure, a-t-on appris ce matin. Tariq Ramadan, écroué depuis février près de Paris, souffre d’une sclérose en plaques mais son traitement médical «n’est pas incompatible» avec sa détention provisoire, selon une expertise très attendue.

Le théologien de 55 ans à la nationalité suisse et égyptienne, qui avait invoqué sans succès son état de santé pour être libéré, «souffre d’une sclérose en plaques depuis 2006, diagnostic considéré comme certain», concluent les médecins dans leur rapport déposé mercredi chez les juges d’instruction, selon des sources concordantes.

Lire également:Tariq Ramadan aurait acheté le silence d’une femme pour 27 000 euros

Accès aux soins

 

«La prise en charge actuelle n’est pas incompatible avec la détention. Toutefois les experts insistent sur le fait que Tariq Ramadan, s’il restait en détention, devra continuer à bénéficier de l’accès aux soins», notamment de son traitement médicamenteux et de ses quatre séances de kinésithérapie hebdomadaire, écrivent-ils encore.

 

LT/AFP

 

Source : Le Temps (Suisse)

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