L’Inde bouleversée par le viol d’une fillette musulmane

Des manifestations secouent le pays, depuis qu’ont été révélés les détails de l’horreur qu’a vécue Asifa, 8 ans, violée et torturée en janvier par des fanatiques hindous, au Cachemire.

 

Une nouvelle fois, une épouvantable affaire de viol fait descendre les Indiens dans la rue. Dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 avril, une marche a été organisée à New Delhi en mémoire de la petite Asifa, dont les détails du martyre qui lui a été infligé viennent d’être révélés par les enquêteurs, à la suite de l’arrestation de huit hommes, dont deux policiers.

La fillette, âgée de 8 ans, de confession musulmane et qui appartenait à une communauté de bergers nomades du Jammu-et-Cachemire, avait disparu le 10 janvier. Elle a été enlevée, séquestrée dans un bois, droguée et violée dans un temple, pour finalement être étranglée et achevée à coups de pierres au bout de huit jours.

“Devant un tel niveau de maladie mentale et de brutalité, il est impossible de faire autre chose que de tomber dans le silence du désespoir absolu, jusqu’à ce qu’une rage écrasante balaie ce désespoir”, écrit l’écrivaine Anuradha Roy dans une tribune publiée par le site d’information The Wire.Qui, aujourd’hui, parmi les Hindous, n’a pas au moins un parent qui déteste les musulmans ?”, demande-t-elle. “Qui d’entre nous n’a pas d’amis qui ferment les yeux sur l’amoralité brutale du régime au pouvoir, considérant ce dernier comme le mieux à même d’assurer son salut à l’Inde ?”

Dénoncer le fanatisme hindou

 

Après toutes les horreurs qu’a pu connaître l’Inde par le passé, notamment le viol, en décembre 2012, de Nirbhaya [le surnom, signifiant “sans peur”, fut attribué à Jioty Singh, comme à toutes les victimes de viol, afin de les protéger], cette étudiante de Delhi qui avait mis tout le sous-continent en colère et conduit le gouvernement d’alors, dirigé par le parti du Congrès, à rendre le code pénal plus sévère pour les violeurs, Anuradha Roy espérait que “les femmes et les enfants ne seraient plus jamais traités sauvagement par une quelconque armée victorieuse”.

Hélas, constate-t-elle, “c’est le contraire qui se passe” depuis que la droite nationaliste hindoue est arrivée “démocratiquement” au pouvoir en 2014, à la suite d’une “victoire électorale géante”.

Une manière de dénoncer le fanatisme hindou qui s’exprime de plus en plus violemment en Inde et qui est illustré par une autre affaire de viol en Uttar Pradesh, dans laquelle est impliqué un élu du BJP [le Parti du peule indien, le parti au pouvoir]. Jeudi 12 avril, le leader de l’opposition, Rahul Gandhi, a dénoncé le silence assourdissant que le Premier ministre, Narendra Modi, garde dans ce contexte explosif.

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Source : Courrier international (Le 13 avril 2018)

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