Au delà de l’impérieuse nécessité des autorités de Nouakchott de faire la lumière sur le charnier macabre découvert récemment à Choum au Nord du pays c’est la requalification du passif humanitaire en génocide qui rouvre le débat sur la cohabitation.En première ligne l’opposition démocratique à la croisée des chemins pour une alternance en Mauritanie en 2019.Ce nouveau débat est considéré par les observateurs comme un piège à double tête aux forces patriotiques confinées jusqu’ici dans le respect du statu quo sur le règlement du passif humanitaire.
L’opposition mauritanienne sous la houlette du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui regroupe aujourd’hui plus de 10 partis politiques est pointée par les observateurs comme la seule force alternative au pouvoir autoritaire de Ould Aziz.Pour autant elle porte toujours des stigmates de la division symbolisée par la rivalité des trois principaux partis l’UFP le RFD et le parti islamiste Tawassoul tournés vers un changement de régime que de contribuer à résoudre la difficile cohabitation des communautés qui date depuis l’aube des indépendances.Elle a son destin en main pour un véritable changement en Mauritanie en 2019.Dans cette perspective le silence assourdissant des autorités de Nouakchott sur la découverte d’un charnier à Choum au Nord du pays est une première étape incontournable pour les chefs de l’opposition à exiger une enquête neutre et dans un deuxième temps contribuer à l’ouverture d’un nouveau débat sur la question nationale. Jusqu’ici l’opposition s’est contentée du statu quo imposé par le pouvoir pour le règlement du passif humanitaire.Cette politique volontariste du régime de Ould Aziz s’apparente plus à un subterfuge pour gagner du temps le plus longtemps possible pour couvrir les criminels de l’armée que de réconcilier tous les mauritaniens.
Depuis les déportations de 89 jusqu’aux assassinats des 28 soldats noirs en 91 à Inal en aucun moment l’opposition a crée des conditions pour pousser les autorités à revoir leur copie sur la réconciliation nationale. Et même l’existence de fosses communes à Sori Male et Wothie au Sud pays n’a pas ébranlé l’opposition à aller plus loin dans sa quête de vérité.Et pourtant tous ces faits historiques sont recevables devant la cour pénale internationale . A ce titre les criminels durant les périodes 89 à 92 doivent répondre de leurs actes.La possibilité de requalifier ainsi le passif humanitaire en génocide est bien réelle.Ce n’est pas une simple vue de l’esprit encore moins une position chauvine d’historiens ou observateurs.L’opposition devra saisir cette chance même si le charnier de Choum n’a pas encore révélé ses secrets pour convaincre l’opinion publique en se positionnant très clairement.Les faits sont têtus et obligent à repenser la réconciliation nationale qui doit nécessairement passer par une commission qui rassemble tous les mauritaniens au nom du devoir de mémoire de justice et de vérité.Un nouveau défi à relever par le FNDU.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 06 avril 2018)
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