Le 5 mars 1958, la première pierre de la capitale mauritanienne Nouakchott était posée. Une capitale coincée entre la mer et le désert, sortie des sables par la volonté du conseil de gouvernement qui décide de quitter Saint-Louis au Sénégal où il est installé. Trois ans plus tard, l’indépendance sera proclamée dans un hangar faute d’infrastructures. Aujourd’hui, Nouakchott s’étend sur près de 30 kilomètres mais les anciens n’ont rien oublié de l’aventure des débuts, quand tout était à construire.
A sa création, Nouakchott n’est qu’un ancien poste militaire habité de quelques centaines d’âmes. « Une dune et quelques arbustes rabougris » se souvient le premier président mauritanien dans ses mémoires. Son épouse, Marième Daddah, n’a pas oublié son premier voyage.
« Quand nous sommes arrivés au-dessus de la ville de Nouakchott, le président m’a dit : « Nous sommes arrivés« , avec beaucoup de satisfaction. Et moi, la fille de la grande ville, j’ai écarquillé mes yeux pour voir cette ville. Mais il n’y avait pas grand-chose. Je lui ai dit : »Mais, où sommes-nous ? » Il m’a dit : « Eh bien nous sommes arrivés« . »
L’aventure ne fait alors que débuter. Mohamed Aly Cherif, l’ancien secrétaire général de la présidence, se rappelle que beaucoup de fonctionnaires ont d’ailleurs bien du mal à se décider à faire leur premier voyage.
« Il y a beaucoup de gens qui ont traîné les pieds, qui sont venus seulement un an et demi après. Ils ont dit : bon… Direction des douanes, direction des contributions… Il faut qu’ils restent à Saint-Louis, parce que les réseaux et les communications ne sont pas bons, etc… »
Georges Nassour, un des premiers commerçants à s’installer, ouvre sa boucherie sur ce qui n’était avant qu’une dune. Des années après, sa fascination pour la ville est restée la même. « La chance de cette ville c’est d’être dans cette immensité. Autour de Nouakchott il y a un recueillement. En face de vous il y a la mer, derrière vous il y a le désert. C’est quelque chose de captivant ».
Ville tentaculaire, Nouakchott s’étend aujourd’hui sur une trentaine de kilomètres. Ses plans d’urbanisme ont tous été dépassés avant d’être appliqués. Plus d’1 million d’habitants y vivent désormais, soit un tiers de la population mauritanienne.
► Des témoignages extraits d’un Grand Reportage réalisé en 2010 par Laura Martel, Nouakchott, une capitale sortie des sables
Source : RFI
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