FISO : le cinquième rendez-vous culturel sooninke à Dakar plus ou moins manqué

Le Festival international Sooninké( FISO) vient de s’achever dans la capitale sénégalaise.Une cinquième édition à laquelle ont participé plus de 800 festivaliers venus des Etats-Unis , d’Europe et d’Afrique.Un rendez-vous incontournable de la culture sooninke dans toute sa diversité africaine de Kingui au Gajaaga.Si des voix se sont élevées contre l’aspect festif et le manque de rigueur dans les ateliers thématiques culturels et l’absence de leaderships pour les observateurs le FISO de Dakar a au moins permis de s’interroger sur les enjeux économiques de cette vaste communauté culturelle de l’Afrique de l’Ouest .

 

Aucune société ne peut se développer sans l’apprentissage de ses langues maternelles.C’est le constat auquel ont abouti ces dernières années de socio- pédago-linguistes, d’intellectuels du continent face au retard économique des états africains d’expression française dont les dirigeants ont relégué les langues maternelles au stade de dialectes.L’émergence aujourd’hui de festivals culturels internationaux Sooninké et Pulaar s’inscrit dans le cadre de cette identité culturelle retrouvée par les Etats africains après plus d’un demi siècle d’indépendance . Le festival international sooninke qui vient de se tenir cette semaine à Dakar va dans le sens de cette prise de conscience.

Une cinquième édition qui commence à attirer beaucoup de monde.Plus de 800 participants venus des 3 continents du monde : Amérique, Europe et Afrique.Et pour la première fois un chef d’Etat accorde une attention particulière aux travaux dès l’ouverture.Le président sénégalais Macky Sall donne ainsi un signal positif à ses homologues de l’Afrique de l’Ouest qui abrite une importante communauté sooninkophone de Kingui au Gajaaga. C’est un succès pour les organisateurs qui ont misé également sur la participation financière au rendez-vous en partie mais c’est surtout au niveau des ateliers où le FISO a pêché.Des voix se sont élevées contre le manque de rigueur des thématiques sur la langue sooninke et l’aspect festif de la rencontre au détriment des enjeux culturels et économiques.Pour les observateurs la rencontre de Dakar est un rendez-vous plus ou moins manqué

.Des attentes existent également en matière de leaderships capables de relever le défi culturel notamment le développement de la recherche scientifique de la langue.Le FISO gagnerait ainsi à se rapprocher des autres festivals comme Tabittal Pulaagu International pour l’harmonisation des langues au niveau du système éducatif des états concernés.Sur ce dernier point cela relève de la volonté politique des dirigeants en question.

 

 

Bakala KANE

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 28 février 2018)

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