Sommet UA : vers la restructuration de l’organisation panafricaine

Les chefs d’état de l’Union africaine se réuniront les 28 et 29 janvier prochain à Addis Abéba. Un 30ème sommet sur fond de changement structurel de l’organisation panafricaine. A cette occasion le président en exercice le président guinéen Alpha Condé passera le relais à son homologue rwandais Paul Kagamé considéré par les observateurs comme l’homme de la situation le plus apte à mener la réforme structurelle tant attendue par les peuples sur les institutions qui doivent s’adapter à l’évolution du monde et l’indépendance de l’UA pour qu’elle soit plus crédible et audible sur la scène internationale.

 

Le trublion président rwandais qui devra succéder normalement sans surprise le président en exercice de l’Union africaine Alpha Condé de la Guinée est sans doute le chef d’état africain à l’heure actuelle le plus crédible et certainement le plus apte à porter la parole juste et tous les réajustements structurels de l’organisation panafricaine.C’est l’enjeu principal du 30 ème sommet de l’UA qui s’ouvre cette semaine dans la capitale éthiopienne et siège de l’organisation.

 

Cette présidence de Paul Kagamé est attendue par les peuples africains qui ont l’impression depuis la création de l’OUA en 63 et de l’Union en 2003 que c’est une organisation de façade minée par des divisions internes et incapable de résoudre les conflits à fortiori venir impulser des actions de développement pour le continent. Un machin comme les Nations-Unies qui roule pour les plus riches et laissant en rade les populations menacées fréquemment de famine et de guerre.Etant au coeur de la réforme de l’Union depuis 2016 le président Kagamé aura la lourde tâche de traduire dans les faits sa nouvelle vision de l’Afrique.Et le thème de cette année va dans ce sens en permettant aux dirigeants de plancher sur « gagner la lutte contre la corruption, une action durable vers la transformation en Afrique ».Une thématique chère à l’homme qui a révolutionné son pays en quelques années seulement du pire génocide des Tutsis en changeant la mentalité de ses compatriotes dans ce domaine et bien d’autres qui font du Rwanda un modèle économique viable et respecté par le monde entier.

 

Parmi les chantiers les plus difficiles qui attendent Paul Kagamé figure en première ligne le chambardement des institutions à commencer par les commissaires élus par le conseil exécutif actuellement et qui devront être désignés autrement pour mieux porter la voix de l’Afrique hors des frontières au lieu d’être paralysé par des querelles politiques de certains états.Mais ce changement demandera plus de temps parce que nécessitant la modification de l’acte constitutif de l’UA.Il sera question d’harmoniser le travail des commissions avec les institutions régionales pour éviter les doublons surtout pour l’efficacité des décisions dans les différentes résolutions.C’est dans cette perspective que les chefs d’Etat et de gouvernement devront supprimer un sommet annuel sur les deux.Une bonne économie sur le plan financier qui relance les débats sur l’autofinancement.Quelques états dont le Rwanda sont déjà en avance en collectant des fonds grâce à la taxe de 0,2 pour cent sur les importations.

 

Une somme qui n’est pas soumise aux règles injustes de l’OMC.C’est l’indépendance financière qui est en jeu. Il s’agit là d’une maladie congénitale de l’organisation qui a généré l’inaction depuis de longue date et poussé à beaucoup de pays membres à ne pas honorer leurs cotisations annuelles.Cet immobilisme a conduit jusqu’ici l’Union à être tributaire des aides des bailleurs internationaux.Une faiblesse qui continue de paralyser même les sommets devenus presque du tourisme pour les participants.Un manque de visibilité au plan international qui pénalise les actions de l’Union.Les observateurs attendent beaucoup de la présidence du rwandais Kagamé le chef d’état intégre capable d’ apporter un souffle nouveau institutionnel et de redonner ainsi un espoir à la jeunesse africaine qui devra relever le défi d’une nouvelle Afrique décomplexée face à la mondialisation.

 

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya le 26 janvier 2018

 

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