Sommet de l’UA : Moussa Faki Mahamat dénonce « la haine et le mépris pour l’Afrique » de Trump

Dans un discours prononcé aujourd’hui, le président de la Commission de l’Union africaine s’est joint au concert des indignés après les propos insultants du président des États-Unis. Mais il s’est positionné aussi sur d’autres thématiques du moment. Morceaux choisis.

 

Dans les tribunes de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat est un adepte des discours coup de poing. À l’ouverture des travaux du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), son allocution a comporté des messages forts en réaction à la sortie du président américain, Donald Trump, mais aussi sur la nouvelle impulsion qu’il entend donner à l’organisation panafricaine. Retour sur les principaux points abordés.

Sur Trump et les « pays de merde »

 

« Au moment où vos assises se tiennent, l’Afrique n’a pas fini de digérer les déclarations du président des États-Unis qui ont profondément choqué par les messages de mépris, de haine, de désir de marginalisation et d’exclusion de l’Afrique qu’elles ont véhiculées. De telles déclarations, venues à la suite d’autres sur Jérusalem et la réduction des contributions au budget de maintien de la paix à l’échelle mondiale, inclinent à penser que le multilatéralisme connaît une grave crise. Le continent ne saurait se taire à ce sujet. »

Sur l’indépendance financière de l’UA

 

« Malgré les spécificités soulevées, ici et là, sur le principe de la taxe de 0,2% sur les importations éligibles, il est heureux de constater qu’un très large consensus s’établit sur la nécessité d’assurer cette indépendance financière. Ce n’est pas seulement une question de rationalité, d’efficacité et d’efficience, mais également une question de rationalité, d’efficacité et d’efficience. Sans son indépendance, l’Afrique n’est rien du tout. Avec son indépendance, elle peut être tout. »


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Sur la lutte contre la corruption

 

« La corruption [thème de ce 30e sommet de l’UA, NDLR] couplée avec les flux financiers illicites, prive chaque année l’Afrique d’à peu près 50 milliards de dollars (…). Comme le terrorisme, le combat ici devrait être global. »

Sur les contributions des pays membres au Fonds pour la Paix

 

« En 2017, grâce aux contributions des pays membres, nous avons réduit la contribution des partenaires [extérieurs] à 74% du budget programmes. Pour 2018, la part de ces mêmes partenaires reviendra à 59%. Si la tendance se maintient, le tableau serait le financement propre (…) à l’horizon 2020. »

Par ailleurs, selon le président de la Commission de l’Union africaine, les chefs d’État qui se réuniront les 28 et 29 janvier devront entériner trois projets phares : la libre circulation des personnes et des biens, la mise en oeuvre de la décision de Yamoussoukro sur le marché unique et la libéralisation du transport aérien en Afrique.

Nadia Lamlili

Envoyée spéciale à Addis Abeba

Source : Jeune Afrique

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