Mauritanie : la nouvelle Ouguiya ne rassure pas les citoyens

Au troisième jour de la circulation de la nouvelle monnaie en Mauritanie les citoyens ne savent plus où donner de la tête pour échanger leur argent face à deux monnaies dans leur portefeuille. Les transactions financières dans les banques sont encore plus difficiles que les autorités de Nouakchott avaient espéré faute d’anticipation et de sensibilisation suffisante des populations sur la réforme monétaire rendue officielle le 28 novembre dernier par le chef de l’Etat.

ANouakchott comme à l’intérieur du pays les observateurs font état d’un véritable désordre dans les guichets des banques et d’une méfiance des citoyens.Un casse-tête pour tous les acteurs de la vie économique en particulier les grandes entreprises publiques qui doivent faire face au paiement et encaissement des factures de leurs clients et les sociétés privées à la thésaurisation des devises par les commerçants et les trafiquants.Cette situation ne semble pas ébranler les pouvoirs publics qui s’en tiennent à leurs mesures de dissuasion pour éviter la fuite des capitaux et les traffics du marché noir en imposant l’ouverture d’un compte pour une somme supérieure à 500000 ouguiya.Le pire depuis l’entrée en vigueur de la Nouvelle Ouguiya le 2 janvier dernier c’est la ruée vers les guichets de banque pas suffisamment préparés au changement informatique.

Les mauritaniens ont l’impression de vivre une période de dévaluation de leur monnaie même si le gouvernement affirme le contraire.L’Ouguiya qui a perdu un zéro ne semble pas rassurer d’autant plus que les prix des denrées alimentaires ont augmenté considérablement plus du double de la normale ont relevé les observateurs par exemple la baguette coûte aujourd’hui 200 ouguiya c’est à dire 20 NU.C’est le citoyen qui trinque et qui a du mal à échanger le peu d’argent qu’il a contrairement aux commerçants qui s’en sortent bien et encore plus les trafiquants de devises qui se frottent les mains.Ce n’est que le début des transactions financières qui font face à la loi du marché de l’offre et de la demande.Pour l’instant c’est la demande qui prend le dessus.Lorsque la bulle financière éclatera d’ici mars 2018 ce sera l’inverse.Et ceux qui détiendront les devises devront s’en débarasser le plus rapidement.Encore un espoir pour tous c’est une question de longue haleine.

 

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 05 janvier 2018

 

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