L’histoire incroyable d’un Tunisien et d’une New-yorkaise, devenus amis grâce à un sac à dos acheté dans une friperie à Tunis

Une histoire pour le moins insolite, celle d’un tunisien (Nidhal) qui s’est offert un sac à dos dans une friperie, sur lequel il a trouvé marqué le nom de son propriétaire, une étudiante américaine de l’université de Columbia. Si l’on croit l’histoire publiée par Global Citizen.

 

Nidhal a décidé de contacter l’ancienne propriétaire du sac, pour en gros lui demander, « Hé, j’ai ton sac à dos. Je veux bien savoir comment il a fini chez moi! »

Nidhal a fait sa petite recherche et réussi à trouver Daniele, l’ancienne propriétaire du sac à dos, qui s’est avérée être à l’autre bout de la terre, à New York plus précisément. Il lui a donc envoyé un message sur Facebook, souhaitant savoir comment son sac avait atterri en Tunisie.

Daniele s’est dite au début sceptique quant à l’ouverture du message de Nidhal, qui avait fini dans ses spams, d’autant plus qu’elle aurait été piratée il n’y a pas longtemps, et qu’elle avait remarqué que Nidhal travaillait dans le domaine de la technologie. Elle l’a donc suspecté de vouloir la pirater.

Mais sa curiosité l’avait emporté, « Je me suis dit, qui est cet inconnu tunisien du nom de Nidhal, et comment il a pu m’envoyer une photo, avec le surnom qu’on m’avait donné pendant ma période au lycée? » s’était-elle interrogée.

Il se trouve que Daniele avait donné le sac à une association caritative, à l’occasion de la fête annuelle de Thanksgiving. « Je ne veux pas contribuer aux millions de vêtements qui se retrouvent chaque année dans des décharges, donc je donne généralement tous les articles usagés, mais qui sont en bon état, à des associations de bienfaisance ou des friperies » écrit-elle.

Daniele dit avoir cru que ses dons profitaient à des œuvres de charité, une cause qu’elle soutient, mais ne s’est jamais interrogée sur l’endroit où ses affaires sont généralement envoyées, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoit qu’elles sont réellement vendues et avaient même traversé l’Atlantique, pour atterrir en Tunisie. « Je n’avais jamais vraiment réfléchi à l’endroit où mes affaires sont envoyées. La réponse, en fin de compte, est la Tunisie » dit-elle dans son article.

« Loin de vouloir me pirater, Nidhal m’avait contactée parce qu’il était aussi curieux de savoir comment mon sac avait atterri en Tunisie ».

Daniele et Nidhal ont pu finalement reconstituer l’acheminement du sac, de New York jusqu’à Tunis.

En effet, Nidhal, jeune ingénieur en informatique, s’est rendu à la célèbre friperie d’El Hafsia, dans le centre-ville de Tunis, afin de se procurer un sac à dos qui ne dépasserait pas les 30 dinars tunisiens. Selon Daniele, l’organisation nommée « House Works » à qui elle avait donné son sac, l’aurait vendu à un exportateur d’articles d’occasion, qui ensuite les distribue, selon elle, vers des pays comme le Guatemala, le Rwanda, le Kenya, ou encore la Tunisie.

« L’investigation » de la New-yorkaise et du Tunisien ne s’est pas arrêtée là, ils ont même réussi à se renseigner sur le circuit précis du fameux sac. Selon Daniele, celui-ci aurait été expédié par la société Trans-Americas Trading, une entreprise de la banlieue américaine du New Jersey, comme l’a rapporté le magazine Newsweek.

« Bien que Nidhal et moi étions presque sûrs que nous avions compris comment mon sac avait fini en Tunisie, il était particulièrement difficile de confirmer notre hypothèse auprès de ‘Housing Works’  » dit-elle.

Daniele s’est par la suite penchée sur ce commerce d’articles d’occasion, estimant que celui-ci suscite la controverse, car comme le dénonce-t-elle dans son article, il s’agit d’un « business de plusieurs milliards de dollars. »

Cette constatation avait poussé Daniele à se demander, si oui ou non il valait la peine de continuer à donner ses affaires, sachant qu’elles ne servent souvent pas « pour la bonne cause ».

En effet, « Housing Works » aurait déclaré à Newsweek qu’il n’utilise que 40% des dons qu’il reçoit. Les 60% restants seraient ensuite regroupés et vendus à divers fournisseurs, y compris des exportateurs.

D’un autre côté, le magazine New York Times avait rapporté que les articles rejetés par les organisations caritatives, sont souvent vendus pour une bouchée de pain à des grossistes comme Trans-Americas Trading, qui les exporte ensuite vers des pays africains.

Ainsi, Daniele est pratiquement certaine que son sac avait suivi cet itinéraire.

Selon elle, cela ne devrait pas nécessairement dissuader quiconque de donner ses vêtements usagés à des organismes de bienfaisance, parce que, dit-elle, l’argent que se fait « Housing Works » par exemple, sert toujours pour la bonne cause, notamment la lutte contre le Sida.

« Lorsque nous vendons des dons, ces fonds nous aident directement à fournir des services vitaux aux personnes vivant avec le Sida, comme les soins de santé et de logement » a déclaré un responsable chez « Housing Works ».

Finalement, Nidhal fait bon usage de son sac à dos, qu’il utilise dans son travail actuel en France. Il a même envoyé une photo de lui à Daniele, dans son bureau à Paris, avec le sac.

 

 

 

Source : Le HuffPost Maghreb Tunisie

 

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